Chokri Wakrim, proche d'Alexandre Benalla, dément notamment être celui qui s'est chargé du coffre-fort, introuvable lors de la perquisition par les gendarmes.

Le militaire Chokri Wakrim, impliqué dans un contrat négocié par Alexandre Benalla avec un sulfureux oligarque russe, a été entendu vendredi comme témoin dans l'enquête sur les conditions d'enregistrement d'une conversation de l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron révélée par Mediapart, a indiqué son avocat. Chokri Wakrim, 34 ans, dont la compagne elle aussi mise en cause a démissionné la semaine dernière de son poste de cheffe de la sécurité de Matignon, a été entendu "comme témoin entre 11 heures et 15 heures" dans les locaux de la brigade criminelle à Paris, a déclaré Me Jean-François Morant.

"Il a apporté toutes les réponses et maintenu qu'il n'était pas concerné par ces enregistrements", a ajouté l'avocat. Le 31 janvier, Mediapart avait révélé des extraits sonores d'un échange entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, captés dans des conditions non révélées, lors d'une rencontre, le 26 juillet, en violation de leur contrôle judiciaire. Une semaine plus tôt, l'ancien collaborateur de l'Elysée et l'ex-employé de LaREM avaient été mis en examen dans l'enquête sur les violences du 1er mai 2018, point de départ de l'affaire qui embarrasse depuis plus de six mois l'exécutif.

Enquête pour "détention illicite d'appareils"

Dans l'enregistrement, les deux hommes évoquent les répercussions de leurs ennuis judiciaires sur la société de Vincent Crase, engagée dans un contrat de sécurité avec le milliardaire russe Iskander Makhmoudov, aujourd'hui objet d'une enquête récente du parquet national financier. Le lendemain de la publication des extraits sonores, Matignon avait transmis par courrier au parquet de Paris l'hypothèse, venue de la presse, que la rencontre ait pu avoir lieu dans l'appartement, mis sur écoute, de la compagne de Chokri Wakrim, Marie-Elodie Poitout.

Le parquet avait alors ouvert une enquête pour "détention illicite d'appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d'interception de télécommunications ou de conversations" et "atteinte à l'intimité de la vie privée". Le 4 février, il avait tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart, pour se faire remettre les enregistrements. Le site a en revanche annoncé avoir remis sept enregistrements aux juges enquêtant sur l'affaire du 1er mai.
    
Marie-Elodie Poitout, désormais ex-cheffe du groupe de sécurité du premier ministre (GSPM), a été auditionnée comme témoin dans cette procédure le 5 février. Elle aussi a niée avoir réalisé ces enregistrements. Questionnée par Matignon, elle avait expliqué avoir rencontré Alexandre Benalla fin juillet avec son compagnon Chokri Wakrim à leur domicile. Chokri Wakrim a par ailleurs démenti jeudi avoir déplacé le coffre-fort de d'Alexandre Benallajuste avant une perquisition controversée l'été dernier, comme l'en accuse Libération.

S/BFMAvec AFP/AFRICSOL

Commentaires