La Cedeao tente de reprendre le dialogue avec Niamey, Conakry et Bamako. La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest a pour cela décidé la levée d’une grande partie de ses sanctions contre le Niger, la Guinée et le Mali.

Samedi après-midi, l’organisation a levé « avec effet immédiat » les plus lourdes sanctions imposées au Niger depuis un putsch militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet. Dimanche, elle a aussi annoncé « lever les sanctions financières et économiques à l’encontre de la République de Guinée » et « lever les restrictions sur le recrutement des citoyens de la République du Mali pour des postes professionnels au sein des institutions de la Cedeao ».

Rien vis-à-vis de Ouagadougou

Le Burkina Faso, qui fait partie des quatre Etats dirigés par des régimes militaires depuis 2020, lui aussi soumis à des sanctions, n’est par contre pas mentionné dans le communiqué de l’organisation régionale. « Nous devons revoir notre approche quant au retour de l’ordre constitutionnel chez quatre de nos pays membres », avait pourtant déclaré en introduction le président nigérian Bola Tinubu qui assure la présidence de la Cedeao.

Ces décisions marquent un pas de la Cedeao vers la reprise du dialogue avec ces trois régimes militaires, alors que le Niger, le Mali et le Burkina, qui ont notamment tourné le dos à la France et se sont rapprochés de la Russie, ont annoncé en janvier leur intention de quitter la Cedeao. Dans son communiqué, la Cedeao invite instamment les trois États membres à recourir « au dialogue, à la négociation et à la médiation ».

Macky Sall met à l’épreuve le bloc régional

Les frontières et l’espace aérien nigérien seront rouverts, les transactions financières entre les pays de la Cedeao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l’Etat nigérien dégelés, « pour des raisons humanitaires ». Les dirigeants militaires à Niamey sont également autorisés à voyager à nouveau. La Cedeao a cependant à nouveau exigé « la libération immédiate » du président déchu Mohamed Bazoum, maintenu en résidence surveillée avec son épouse par le régime militaire.

La Cedeao est également mise à l’épreuve par la crise politique que connaît le Sénégal depuis le report de l’élection présidentielle par le chef de l’Etat Macky Sall. Le président sénégalais, qui n’avait pas assisté au précédent sommet, était cette fois-ci présent, deux jours après avoir annoncé qu’il achèverait son mandat à l’expiration de celui-ci le 2 avril mais sans avoir fixé de nouvelle date pour la présidentielle. Le scrutin devait initialement se tenir le 25 février.

S/20MINUTES/Africsol

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