A 24 ans, le rappeur parisien sort un deuxième album, « 19 », et s’interroge sur son fulgurant succès.
 

S’il y a un artiste emblématique de l’explosion de la musique urbaine dans le paysage musical français, c’est bien MHD, de son vrai nom Mohamed Sylla, 24 ans. Il y a trois ans, le Franco-Guinéen, qui publie mercredi 19 septembre son deuxième album, 19, était encore inconnu. Son ascension fulgurante, le jeune homme la doit à sa série de vidéos Afro Trap, diffusées sur YouTube dès l’automne 2015, au streaming, mode d’écoute en ligne favorisée par les 15-25 ans, et à son ingénieux mélange de musique urbaine africaine et de trap américaine. Son premier disque, MHD, sorti en avril 2016, était certifié double platine (soit plus de 200 000 exemplaires écoulés) moins de six mois plus tard.

 

Le gamin du 19e arrondissement de Paris a, depuis, fait le tour du monde avec ses concerts. Il a été reçu « comme un président » en Guinée, a été programmé au prestigieux festival californien Coachella en avril 2018, est devenu une vedette en Scandinavie… Courtisé par les marques de sport, MHD a également lancé en décembre 2017 sa propre collection de vêtements chez Puma.

 

Ce mois-là, il est revenu dans son quartier, sur un terrain de foot bitumé au pied de chez ses parents, au centre sportif Pailleron, pour réaliser des photos destinées à promouvoir les vêtements. Alors que Mohamed joue au foot avec ses copains, les mêmes avec lesquels il s’entraînait dans son adolescence, une classe d’un lycée privé juif vient pour son heure de sport, avant que leur professeur d’EPS réalise : « Ah, c’est MH, tout va bien. On va attendre. » La vedette du quartier les salue et s’excuse, avant de se prêter au jeu des traditionnels selfies. « MHD, on le respecte, résume un lycéen. Il représente bien le quartier, il dit rarement des grossièretés dans ses morceaux, et n’essaie jamais de se faire passer pour quelqu’un d’autre. »

S/LEMONDEAFRIQUE/AFRICSOL

Commentaires