Le Conseil constitutionnel sénégalais a invalidé le report de la présidentielle voulu par le chef de l'État, Macky Sall. Une situation qui affaiblit grandement les chances de son dauphin désigné, ainsi que celle d'une certaine opposition qui n'était pas mécontente de ce report. Mais qui renforce pour l'instant les chances du Pastef, le parti d'Ousmane Sonko, son ennemi juré.
L'annonce était attendue, et elle a tout d'un camouflet. Le Conseil constitutionnel sénégalais a invalidé le jeudi 15 février le report de l'élection présidentielle au 15 décembre prochain, déclarant le projet « contraire à la Constitution ». Voilà donc les « autorités administratives », et en premier chef le président sortant Macky Sall, sommées par deux injonctions en apparence contradictoires : celle de respecter le calendrier prévu – objectif que les Sages jugent inatteignable – tout en organisant le scrutin « dans les meilleurs délais ».
Pour mémoire, le chef de l'État avait annoncé le 3 février dernier, à l'occasion d'une adresse solennelle à la nation, ce report inédit dans les annales politiques sénégalaises, modèle de stabilité démocratique en Afrique de l'Ouest. Les observateurs extérieurs, les opposants comme les soutiens de la majorité présidentielle, se perdent depuis en conjectures, fantasmes ou scénarios machiavéliques pour expliquer ce coup de théâtre.
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