La création d’Attoun arrive dans un pays où les grandes manœuvres en vue de la présidentielle de 2020 ont déjà commencé.
Anciens alliés, MM. Ouattara et Bédié sont à couteaux tirés depuis que ce dernier a claqué la porte de l’ancienne coalition présidentielle, refusant de fondre le PDCI dans le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) qui s’est transformé en parti en janvier. « Nous sommes à quelques mois de 2020 et aujourd’hui beaucoup des craintes subsistent. […] Nous constatons des risques évidents. Tout le monde se demande qu’est-ce qui va se passer en 2020 ? » a expliqué à l’AFP Zié Daouda Coulibaly, député de Yopougon (quartier populaire d’Abidjan), président du nouveau mouvement et figure du PDCI.
Une caravane de la réconciliation
Le mouvement Attoun (mot que deux personnes prononcent lors d’une accolade dans la tradition akan) va soutenir M. Duncan qui « incarne la stabilité, le dialogue et la cohésion », une démarche destinée à « éviter une seconde crise post-électorale en Côte d’Ivoire ». « Nous ne pouvons pas aller à une élection [présidentielle] qui doit faire peur aux Ivoiriens et aux autres Africains. La Côte d’Ivoire a un rôle de locomotive dans la sous-région », a précisé M. Coulibaly, auparavant très proche de M. Bédié. Attoun va lancer très prochainement une caravane de la réconciliation qui va parcourir le pays afin de recueillir des signatures avec des messages pour la paix.
Le PDCI a refusé de fusionner avec le RHDP, accusant M. Ouattara de manquer à sa parole de soutenir un candidat PDCI à la présidentielle de 2020, alors que le PDCI l’avait soutenu en 2010 et 2015. Le RHDP a néanmoins réussi à débaucher un grand nombre de cadres du PDCI, notamment la plupart des ministres.
La question de la réconciliation reste sensible en Côte d’Ivoire, après les douze années de crise politico-militaire qu’a connues le pays de 1999 à 2011. Elle s’est conclue par des violences post-électorales après le refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara, qui ont fait plus de 3 000 morts en 2010 et 2011.
S/LMA/Afric'sol
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