Les frictions entre la France et le Mali atteignent un niveau inédit, au risque d’une rupture que chaque camp prétend vouloir éviter.

 

Analyse. Dos à dos. Bamako et Paris sont engagés depuis le second coup d’Etat du colonel Assimi Goïta, le 24 mai 2021, dans une escalade verbale et une succession d’actes posés pouvant conduire à une rupture que chaque camp prétend vouloir éviter. Entre les deux capitales, les frictions sont récurrentes depuis le début de l’intervention militaire française au Mali en janvier 2013. Jamais, pourtant, elles n’ont atteint le niveau actuel.

Comme cela était attendu, les autorités de transition au Mali ont réussi à mobiliser dans le pays, vendredi 14 janvier, plusieurs dizaines de milliers de leurs concitoyens pour dénoncer les sanctions décidées cinq jours plus tôt par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Mais orientée par le pouvoir qui avait aussitôt pointé une mesure instrumentalisée par « des puissances extra-régionales aux desseins inavoués », la colère des manifestants était dirigée contre l’ancienne puissance coloniale bien davantage que contre les présidents de la région, ramenés au rang de simples « messagers ».

L’heure à Bamako est aux discours panafricanistes, aux harangues nationalistes et à la remise en cause des partenariats existants sur fond de présence russe en expansion.

S/LMA/Africsol

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