Le samedi 19 octobre 2024, les ressortissants sénégalais de la région Bretagne ont bénéficié d'une opération exceptionnelle. L'association des ressortissants sénégalais de Rennes (ARSER) a organisé, en partenariat avec le Consulat général du Sénégal à Paris, une journée d’enrôlement de passeports, de cartes d'identité, d'actes de naissance, et de délivrance de cartes consulaires. Cet événement a eu lieu au campus de l'Université Rennes 2 et a attiré de nombreux Sénégalais de Rennes et des environs.
Dès les premières heures de la matinée, les locaux de l'Université Rennes 2 ont été pris d'assaut par des centaines de ressortissants sénégalais venus profiter de cette initiative. Habituellement, pour obtenir leurs documents administratifs, ils sont contraints de se rendre à Paris, ce qui implique souvent de longs trajets et des dépenses importantes. La venue de la délégation consulaire à Rennes a ainsi permis de simplifier et d'accélérer ces démarches pour beaucoup d'entre eux.
La Bretagne, et particulièrement la ville de Rennes, est l'une des régions françaises qui accueille une importante communauté sénégalaise. Cette communauté dynamique est constituée en grande partie d’étudiants, de travailleurs et de familles établies depuis plusieurs années. Face à ce constat, beaucoup plaident pour la création d’un consulat général en Bretagne. Selon les membres de l'ARSER, un consulat permanent permettrait de répondre plus efficacement aux besoins administratifs des Sénégalais de cette région et de leur éviter des déplacements coûteux et chronophages vers Paris.
Le président de l'ARSER a exprimé sa satisfaction à l'issue de cette journée de services consulaires. "C’est un soulagement pour beaucoup de nos compatriotes. Des centaines de Sénégalais ont pu être servis aujourd’hui grâce au dévouement et à la détermination des membres de notre association. Nous espérons que cette initiative pourra être pérennisée, voire qu'un consulat général puisse être ouvert ici en Bretagne", a-t-il déclaré.

Cette mobilisation est le fruit d'un travail de coordination entre l'ARSER et les services consulaires sénégalais, démontrant ainsi l'importance de l’engagement des associations de la diaspora pour le bien-être de leurs membres. Le président a également souligné que ce genre d'initiatives contribue à renforcer les liens entre les Sénégalais de la région et leur administration.
La venue de la délégation consulaire a également été perçue comme une initiative stratégique, à quelques semaines des élections législatives anticipées prévues au Sénégal. En effet, pour de nombreux Sénégalais de la diaspora, pouvoir voter est une priorité. Cette journée d'enrôlement a ainsi permis à un grand nombre de citoyens de mettre à jour leurs documents d’identité et de pouvoir ainsi participer aux prochaines élections.

Les témoignages recueillis durant cette journée reflètent une opinion largement partagée : il est temps que la Bretagne ait son propre consulat général sénégalais. "Avec le nombre croissant de Sénégalais résidant en Bretagne, il est inconcevable que nous devions toujours aller à Paris pour des services aussi essentiels", a déclaré un membre de la communauté. Ce souhait fait écho aux nombreuses demandes formulées ces dernières années auprès des autorités sénégalaises pour une meilleure représentation consulaire dans cette région.

La réussite de cette journée démontre que des solutions décentralisées et ponctuelles sont possibles et efficaces. Cependant, pour beaucoup, elles restent insuffisantes face à la réalité des besoins quotidiens. La création d’un consulat général serait une réponse durable à ces attentes et permettrait de consolider la présence sénégalaise en Bretagne.
L'initiative de l'ARSER, soutenue par le Consulat général du Sénégal à Paris, est une réussite exemplaire de solidarité et de service communautaire. Elle montre la volonté des associations de la diaspora d'améliorer la qualité de vie de leurs membres et de renforcer leurs liens avec le Sénégal. La demande pour un consulat général permanent en Bretagne reste forte, et cette journée démontre qu’il est possible d’y répondre de manière positive et efficace.

Le futur des services consulaires en France devra nécessairement passer par une meilleure décentralisation et une prise en compte des réalités des différentes communautés établies hors de Paris. En attendant, la mobilisation et le dynamisme de l'ARSER continuent d’offrir des solutions temporaires, mais efficaces, aux besoins administratifs de leurs compatriotes.

 Sakho Malick/AFRICSOL

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