L'année du "décollage": la croissance a nettement accéléré en France en 2017 après plusieurs années d'activité économique atone, s'établissant à 1,9%, soit son plus haut niveau depuis six ans.

Ce chiffre, conforme aux dernières prévisions publiées par l'Insee et par la Banque de France, est de loin supérieur à celui de 2016, où la croissance économique avait patiné à 1,1%, sur fond de grèves et d'intempéries.

De quoi donner quelques marges de manoeuvre au gouvernement, qui s'est engagé à ramener cette année le déficit public sous la barre des 3% exigée par les traités européens, pour la première fois depuis 10 ans.

Cette bonne performance s'explique notamment par les bons résultats du quatrième trimestre, où la croissance a atteint 0,6%, précise l'organisme public, qui a en revanche légèrement révisé à la baisse le chiffre du troisième trimestre, à +0,5% contre +0,6%.

Dans sa dernière loi de finances, votée fin 2017, le gouvernement avait pronostiqué une hausse de l'activité de 1,7% sur l'ensemble de l'année, en hausse de 0,2 point par rapport à l'hypothèse initiale retenue par Bercy.

Mais le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait laissé entendre récemment que le résultat pourrait être supérieur aux attentes. "La croissance est solide. Elle devrait approcher les 2% en 2017", avait-il déclaré lors de ses voeux aux acteurs économiques.

- Accélération de l'investissement -

La croissance, selon l'Insee, a été essentiellement soutenue par l'investissement, qui a progressé l'an dernier de 3,7%, après une hausse de 2,7% en 2016. Celui des entreprises a augmenté de 4,3%, après +3,4% en 2016, et celui des ménages a accéléré à +5,1% après +2,4% l'année d'avant.

Les dépenses de consommation, biens et services confondus, ont pour leur part progressé de 1,3% sur l'ensemble de l'année, malgré un ralentissement notable lors des trois derniers mois de l'année (+0,3% contre +0,6% au trimestre précédent).

La production a de son côté accéléré à +2,3%, après une hausse de 0,9% l'année précédente, notamment dans l'industrie manufacturière et la construction. La production agricole a aussi redressé la tête, augmentant de 2,3% après un recul de 5,6% en 2016, année marquée par des "conditions climatiques défavorables".

Signe supplémentaire de cette bonne santé économique retrouvée: les exportations françaises ont enregistré une hausse de 3,5% après +1,9% en 2016, les importations ayant pour leur part augmenté au même rythme que l'année précédente (+4,3% après +4,2%).

Le solde commercial français, dans ce contexte, a continué de peser sur l'activité, mais de manière moins marquée que l'an dernier, amputant la croissance de 0,4 point de PIB contre 0,8 point de PIB en 2016, précise l'Insee.

Selon l'organisme public, cette tendance positive devrait se poursuivre en 2018: l'institut statistique prévoit ainsi une croissance de 0,5% puis de 0,4% aux premier et deuxième trimestres 2018, grâce notamment à la bonne tenue des exportations.

Le taux de chômage, un des points noirs de l'économie française, devrait quant à lui légèrement reculer, pour atteindre à la mi-2018 9,4% de la population active, contre 9,7% aujourd'hui.

De leur côté, aussi bien le gouvernement que la Banque de France anticipent une croissance de 1,7% cette année, une prévision prudente qui pourrait être toutefois être revue à la hausse.

Nettement plus optimiste, la banque Barclays prévoit pour 2018 une hausse du PIB de 2,4%, soit "le rythme de croissance le plus élevé depuis 2006".

S/AFP/AFRICSOL

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