Le 18 juillet 2018 au soir, des équipes de télévision prennent position devant un immeuble d’Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts-de-Seine. Quelques heures plus tôt, Le Monde a raconté qu’Alexandre Benalla a molesté des manifestants lors du 1er-Mai à Paris, un casque de policier sur la tête, et les journalistes le traquent.

Pour leur échapper, sa compagne quitte Issy-les-Moulineaux et s’enfuit au calme avec leur bébé. Elle est « certainement partie à l’étranger », explique durant sa garde à vue M. Benalla, alors encore adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron. Les enquêteurs découvrent que le portable de la jeune femme a en réalité activé pendant plusieurs jours une borne téléphonique de l’avenue Foch, dans le 16e arrondissement. Quand ils l’interrogeront plus tard, elle expliquera avoir été hébergée « chez un ami », dont elle refusera de donner le nom.

Cet « ami » est en réalité une amie, Pascale Jeannin-Perez. Cette discrète femme d’affaires de 56 ans, domiciliée en Suisse, voyage beaucoup : c’est une intermédiaire appréciée par les sociétés qui démarchent l’Afrique ou le Golfe. Son carnet d’adresses court de l’industrie à la finance et au sport. Un de ses proches, l’ancien footballeur George Weah, est devenu il y a un an président du Liberia ; à Genève, elle a ouvert pour la Chine un bureau gérant le volet européen du pharaonique projet des nouvelles « routes de la soie ».

Elle possède aussi de solides amitiés politiques : elle a accompagné le président Nicolas Sarkozy lors de voyages officiels et est la trésorière de l’association Dialogue franco-russe, présidée par un autre ami, l’ancien ministre Thierry Mariani. Mais c’est également une proche d’Alexandre Djouhri, soupçonné par la justice française d’être au cœur d’un financement libyen de la campagne présidentielle de M. Sarkozy en 2007, qui règne depuis vingt ans sur l'intermediation au moyen-orient et en afrique.

S/L.M.A./AFRICSOL

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