Le 31e sommet de l’Union africaine (UA) a pris fin lundi 2 juillet à Nouakchott. Voici les principales décisions qui y ont été prises.
 
LES  PROPOSITIONS  de Moussa Faki Mahamat et Paul Kagame pour accélérer la réforme de l’UA étaient audacieuses. Elles n’ont toutefois pas permis d’avancées décisives lors du sommet de Nouakchott. Au rang des propositions les plus contestées, on retrouve la fameuse taxe de 0,2 % sur les importations que les États sont invités à lever pour financer l’UA. Celle-ci se heurte encore à des réticences, notamment de l’Afrique du Sud. Mais aussi la proposition autour du mode de désignation des commissaires, aujourd’hui élus par les chefs d’État, et qui pourraient à l’avenir être nommés par le président de la Commission.

Les chefs d’État ont donc convenu de se revoir les 17 et 18 novembre prochain à Addis-Abeba pour un sommet extraordinaire destiné à entériner ces réformes.

Des avancées sont toutefois à noter pour l’intégration du continent : cinq nouveaux pays ont ainsi signé à Nouakchott l’accord pour la Zone de libre-échange continentale (Zlec) : le Burundi, le Lesotho, la Namibie, le Sierra Leone et l’Afrique du Sud. Ils s’ajoutent aux 44 États qui l’avaient déjà fait. Au total, six pays ont déjà ratifié l’accord. Il en faut 16 de plus, d’ici décembre, pour que le texte entre en vigueur.

  • Compromis sur le Sahara occidental

Le rapport de Moussa Faki Mahamat sur le Sahara occidental n’a pas conduit à l’empoignade redoutée entre les chefs d’État. Ils ont trouvé un compromis pour permettre à l’UA de jouer un rôle dans ce dossier, sans pour autant se substituer à l’ONU. La troïka de l’UA (le président en exercice, son prédécesseur et son successeur) et le président de la Commission devront s’impliquer pour faciliter le travail du secrétariat général de l’ONU.

Le président de la Commission est par ailleurs chargé de réactiver le Bureau de l’UA auprès de la Mission des nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à Laayoune.

  • Louise Mushikiwabo soutenue par l’UA pour prendre la tête de la Francophonie

Les chefs d’État de l’UA ont entériné le soutien de l’institution à la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Même Hage Geingob, président de la Namibie, pays non-membre de la francophonie, l’a repris à son compte lors de la cérémonie de clôture du sommet

  • Carlos Lopes pour épauler les Africains dans les négociations avec l’Union européenne

Les chefs d’État africains ont fait du Bissau-Guinéen Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, leur Haut représentant pour soutenir les États membres dans la négociation d’un nouvel accord post-2020 avec l’Union européenne. Celui-ci doit remplacer les accords de Cotonou.

  • Mahamadou Issoufou tient à son sommet pour juillet 2019

Dans le cadre de la réforme de l’UA, le traditionnel sommet de juillet, qui faisait l’objet d’une rotation entre pays, a été supprimé. Il y aura toujours une réunion de l’UA à cette date, mais elle devrait réunir les ministres des Affaires étrangères des pays membres, ceux des Finances, et un nombre plus limité de chefs d’État. C’est ce qui, en principe, doit avoir lieu à Niamey en juillet 2019.

Seul problème : le Niger a déjà commencé les préparatifs pour un sommet des chefs d’État et Mahamadou Issoufou y tient. « Bien que la nouvelle formule du sommet entre en vigueur en 2019, le sommet de Niamey ne sera pas totalement différent, a-t-il déclaré à la presse lors du sommet. C’est à cette occasion que nous allons célébrer l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale. Donc tous les chefs d’État seront invités à y participer ».

S/J.A/AFRICSOL

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