Dimanche, des médias ont révélé que les renseignements marocains avaient espionné une trentaine de journalistes et de patron de médias français via un logiciel israélien

 

Après les révélations dimanche par plusieurs médias sur l’espionnage d’une trentaine de journalistes et de patron de médias français par les services de renseignement marocains via  via un logiciel israélien, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a dénoncé, ce lundi, des « faits extrêmement choquants ».

« Ce sont des faits extrêmement choquants, et, s’ils sont avérés, (qui) sont extrêmement graves » a déclaré Gabriel Attal sur franceinfo. « Nous sommes extrêmement attachés à la liberté de la presse, donc c’est très grave d’avoir des manipulations, des techniques qui visent à nuire à la liberté des journalistes, leur liberté d’enquêter, d’informer », a-t-il ajouté.

NSO Group pointé du doigt

Le logiciel-espion Pegasus de la société israélienne NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Selon la vaste enquête publiée dans plusieurs médias, dont Le Monde, The Guardian et The Washington Post, de multiples journalistes et patrons de médias français figurent, parmi d’autres victimes, sur la liste des cibles de Pegasus, dans les rédactions du quotidien Le Monde, du Canard enchaîné, du Figaro ou encore de l’Agence France-Presse et de France Télévisions.

La France demande des comptes

« L’espionnage de mon téléphone et de celui de ma consœur@LenaBred mène directement aux services marocains, dans le cadre de la répression du journalisme indépendant et du mouvement social », avait notamment réagi dimanche soir Edwy Plenel, le fondateur du site d’informations en ligne Mediapart, sur Twitter. Mediapart a annoncé lundi matin porter plainte à Paris.

« Il va y avoir évidemment des enquêtes, des éclaircissements qui vont être demandés », a poursuivi Gabriel Attal, sans en préciser les modalités. Les journalistes à l’origine de l’enquête, a-t-il ajouté, « insistent sur le fait que l’Etat français n’est pas partie prenante de ce logiciel. Nos techniques de renseignement en France sont évidemment autorisées par la loi, elles sont respectueuses des libertés individuelles et notamment de la liberté de la presse », a-t-il rappelé, déclarant que le gouvernement « ne regardait pas ce sujet à la légère ».

S/20M/Africsol

 

 
 

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