C'est comme si ce passé récent, très récent, tenait du cauchemar ou du souvenir honteux. Si la possibilité d'une seconde vague de contaminations par le coronavirus reste à craindre, les autorités scientifiques, politiques et le patronat refusent d'imaginer un reconfinement général, étendu à l'ensemble du territoire national.
Tourner le dos à "une mesure extrêmement lourde"
Jean-François Delfraissy, qui préside le Conseil scientifique, mis sur pied pour lutter contre la propagation sur notre sol du Covid-19 et dont la mission a été prolongée jusqu'au 30 novembre, a reconnu mercredi au cours d'un entretien avec l'Agence France Press
"Beaucoup d'éléments font penser qu'il pourrait y avoir un retour du virus sur l'Europe pour la fin octobre ou le mois de novembre. Si c'est le cas, on sera évidemment beaucoup plus prêts qu'on ne l'avait été au mois de février".
"Beaucoup plus prêts" au point apparemment de ne pas avoir à se tourner vers les solutions d'hier. Lors d'un point-presse, plus tôt dans la journée, le même homme avait ainsi posé:
" Nous avons tous conscience que l’enjeu sanitaire n’est pas le seul enjeu. Et nous ferons tout pour ne pas mettre en place un nouveau confinement."
En cas de seconde lame, les scientifiques pourraient cependant préconiser le calfeutrage d'une partie de la population, à savoir les personnes les plus vulnérables au virus. Jean-François Delfraissy affirme ainsi, comme le relaie La Croix ce jeudi:
"La décision de confiner a été prise en quelques jours, c’était une mesure extrêmement lourde, probablement la seule possible. Nous aurons maintenant à prendre une décision difficile sur le plan éthique: permettre à une partie de la population de continuer à vivre et protéger les plus fragiles avec leur accord".
"A tout prix"
La réponse pourrait aussi être locale. c'est en tout cas ce qu'a expliqué mercredi sur notre plateau, face à Jean-Jacques Bourdin, le nouveau Premier ministre, Jean Castex. "Un plan de reconfinement ciblé est prêt. On ne va pas faire un confinement comme au mois de mars en cas de deuxième vague", a-t-il dit, assurant dans la foulée:
"Un confinement a des conséquences terribles, économiques, humaines".
La semaine dernière, au micro de RTL, le ministre de la Santé, Olivier Véran disait déjà préparer "un plan en cas de rebond de l'épidémie de manière à éviter à tout prix de revenir à une solution de confinement généralisé". Le confinement drastique et national apparaît aussi comme la grande peur des patrons. Dans nos studios ce jeudi matin, Geoffroy Roux de Bézieux s'est ainsi effrayé:
"On ne peut pas se permettre de reconfiner, parce que l'économie ne s'en remettrait pas. On serait sur quelque chose de terrifiant".
Grand prince, il a toutefois admis qu'un reconfinement local "serait supportable temporairement".fricsol
S/BFM/Africsol
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