Ce provocateur congolais multiplie les actions dans les musées occidentaux durant lesquelles il s’empare d’œuvres qu’il souhaiterait voir rendues à leurs pays d’origine.

 

Les braqueurs professionnels opèrent habituellement masqués, armés, et en un éclair. C’est à visage découvert, de jour, et en prenant leur temps que quatre hommes et une femme ont tenté d’emporter une sculpture du Congo à l’Afrika Museum de Berg en Dal, aux Pays-Bas, le 10 septembre. Dans une vidéo de vingt-trois minutes postée en direct sur Facebook, leur meneur congolais, Emery Mwazulu Diyabanza, explique reprendre « ce qui nous appartient, ce qu’ils nous ont pris pendant des siècles de colonisation ».

Arrêté par la police, le groupe de militants a été relâché après une garde à vue de huit heures, mais leurs téléphones et véhicule ont été confisqués.

L’homme de 42 ans n’en est pas à sa première action. Le 12 juin, il avait été interpellé avec ses compagnons au Musée du Quai Branly alors qu’il tentait d’emporter un poteau funéraire Bari du XIXe siècle, provenant du Tchad, après l’avoir détaché de son socle. Il a été assigné à comparaître le 30 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour « tentative de vol en réunion d’un objet mobile classé ». Annoncée sur son site « panafricain », l’audience s’annonçait comme un happening. Il encourt jusqu’à 150 000 euros d’amende et dix ans d’emprisonnement.

Biographie invérifiable

Qu’importe. Le 30 juin, Emery Mwazulu Diyabanza a déposé plainte pour « vol et recel » contre l’État français. Le 30 juillet, il est arrêté à Marseille, après avoir tenté d’emporter un objet en ivoire du Musée des arts ­africains, océaniens et amérindiens.

Les lieux changent, mais la « récupération » est argumentée avec le même ton professoral : « Ces biens nous ont été volés sous la colonisation… Ça nous a été pris sans notre consentement, donc je rentre avec à la maison. Les présidents africains sont incapables de venir récupérer ces biens.

S/LMA/AFRICSOL

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