Tout l’été 2017, il a été impossible de s’enlever de la tête une petite phrase rythmique qui imitait la sonnerie d’un téléphone. Le « pouloulou » du rappeur Niska, extrait de son tube Réseaux (un single téléchargé et streamé plus d’une centaine de millions de fois), a envahi les radios puis les cours de récréation. Son tube raconte comment ses nouvelles groupies tentaient tant bien que mal de le snober.
Le mardi 24 avril, son concert au Zénith de Paris affiche complet, comme la majorité des dates de sa tournée, qui s’achèvera avec les festivals d’été. Impossible, dorénavant, de passer à côté de « Charo », son surnom, diminutif de « charognard ». Après avoir chanté en duo avec Maître Gims (Sapés comme jamais), s’être vu copier par le footballeur Blaise Matuidi, qui exécute sa chorégraphie (un oiseau volant comme un vautour) à chaque fois qu’il marque un but, Niska vient de vendre plus de 400 000 exemplaires de son deuxième album, Commando. Son talent : réussir à allier un courant du rap américain, la trap d’Atlanta, aux rythmes de ses racines congolaises. Sa voix, toujours à la limite de la rupture, brosse le quotidien des jeunes de sa cité, Champtier du Coq, à Evry, entre « repérage de femmes sur les réseaux » et ces tours « que le maire de la ville veut casser ».
De son vrai nom Stanislas Dinga Pinto, Niska a mis au point une trap à la française, reprenant les slogans des morceaux des Young Thug et autres Gucci Mane et leur jargon – notamment le terme « bando », qui désigne une maison abandonnée servant de point de vente de la drogue –, sans pour autant traduire littéralement les textes des modèles américains.
A 24 ans, ce titulaire d’un bac STG reste lucide : « Je n’ai pas la même histoire qu’un jeune d’Atlanta. Lui va raconter que sa mère prend de la cocaïne et que son oncle a été tué deux heures plus tôt… Nous, nous n’en sommes pas encore...
S/lemonde/afrique/AFRICSOL
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