Après l'enlèvement lundi d'au moins 111 jeunes filles par Boko-Haram dans un village du Nigeria, les autorités locales ont annoncé que "certaines" d'entre elles avaient été "secourues" par l'armée. Elles sont attendues chez elles ce jeudi.

Plusieurs lycéennes enlevées cette semaine dans le nord-est du Nigeria par Boko Haram ont été "secourues" par l'armée, selon les autorités locales, alors que les familles attendaient ce jeudi leur retour avec inquiétude, ignorant combien se trouvaient encore entre les mains des jihadistes.

Des dizaines de filles portées disparues

"Certaines" des plusieurs dizaines de jeunes filles portées disparues après l'attaque, lundi, d'un internat du village de Dapchi, dans le Yobe, ont été retrouvées et mises en sécurité par les forces nigérianes, a assuré ce jeudi Abdullahi Bego, porte-parole du gouverneur de l'Etat.

Il n'a pas précisé le nombre de lycéennes retrouvées ni les circonstances dans lesquelles elles avaient "été libérées des terroristes qui les avaient enlevées", précisant seulement qu'"elles étaient actuellement sous la garde de l'armée nigériane".

La crainte d'un "nouveau Chibok"

Cet enlèvement a ravivé la crainte d'un "nouveau Chibok", du nom de la ville de l'Etat voisin du Borno où Boko Haram avait enlevé 276 élèves d'un internat en avril 2014, provoquant une vague d'indignation mondiale.

Selon des témoignages d'habitants, les insurgés du groupe jihadiste nigérian, lourdement armés, avaient attaqué lundi le village, tirant en l'air et faisant exploser des grenades.

L'annonce du gouvernement du Yobe est la première confirmation officielle de l'enlèvement, trois jours après l'attaque de Dapchi. La plupart des enseignants et élèves avaient fui dans l'obscurité à travers la brousse pour échapper aux jihadistes en entendant des coups de feu.

Incertitude pour les proches

Inuwa Mohammed, dont la fille de 16 ans, Falmata, était portée disparue, a confié qu'il éprouvait "un sentiment mitigé d'espoir et d'appréhension" avant le retour des filles.

"Nous ne savons pas combien de nos filles ont été retrouvées et aucun parent n'est sûr que sa fille soit parmi elles", a-t-il déclaré. "Nous attendons simplement que les filles soient amenées pour être identifiées physiquement par les parents (...) Les hypothèses les plus folles circulent sur leur nombre". "Nous attendrons jusqu'à ce que nous puissions les voir", a-t-il ajouté.

Abandonnées dans un véhicule en panne

L'une des jeunes filles ayant réussi à s'échapper, Aisha Yusuf Abdullahi, a raconté que plusieurs de ses camarades avaient escaladé un mur d'enceinte dans la panique, avant de monter dans des véhicules stationnés à l'extérieur. Ces véhicules pourraient appartenir aux assaillants.

Une source militaire basée à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, a déclaré à l'AFP que les filles de Dapchi avaient été retrouvées "à la frontière entre (les Etats de) Yobe et Borno".

S/M F/AFP/AFRICSOL

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