Parmi les membres de l'ONG, quatre femmes et deux hommes au riche parcours humanitaire ont été identifiés.
 

Moins de deux jours après la violente attaque qui a fait 8 morts dont 6 humanitaires français dans la région de Kouré au Niger, de nombreuses questions se posent encore. Ce lundi, les forces armées locales traquaient les auteurs de la tuerie qui n'a pas encore été renvendiquée. Ces derniers pourraient appartenir à l'un des groupes jihadistes de la région, dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).

A Paris, l'ONG Acted, à laquelle appartenaient plusieurs des victimes, a déposé une plainte quelques heures après que le parquet antiterroriste annonce ouvrir une enquête pour assassinats des chefs d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Solide passé humanitaire

Parmi les victimes françaises figurent quatre femmes salariées de l'ONG a précisé le cofondateur de l'association, Frédéric Roussel, lors d'une conférence de presse à Paris. Les victimes sont âgées de 25 à 50 ans.

Parmi elles se trouve Charline, une femme de 30 ans, docteure en sciences de gestion diplômée de l'Universite Aix-Marseille. Dans un tweet, l'établissement a tenu à rendre hommage à la jeune femme.

Autre victime de l'attaque, Nadifa, qui après avoir travaillé cinq années auprès du ministère des Armées avait rejoint l'ONG au mois de juin passé. Comme le souligne Le Parisien, elle avait travaillé en République Centrafricaine et préparait actuellement une thèse sur le commerce des armes, encore à l'université Aix-Marseille.

Cela faisait deux ans que Myriam avait de son côté été embauchée par Acted après avoir été diplômée en Affaires internationales et en "Peace studies" à Paris, rapporte Le Progrès. avant le NIger, elle avait travaillé en Tunisie et au Tchad.

Enfin, Stella avait travaillé plusieurs mois en République Centrafricaine pour une autre ONG, Oxfam, avant de rejoindre Acted. Elle était passée par l'Institut Bioforce ou elle avait suivi "une formation en coordination de projet de solidarité internationale", rapporte le quotidien régional.

Une victime de 25 ans

Parmi les hommes présents lors de l'attaque figure Léo, 25 ans, qui était le Benjamin du groupe. Il s'occupait entre autres de la logistique de l'association au Niger depuis avril après avoir travaillé à Paris pour Acted.

Dernière victime humanitaire, Antonin, 26 ans, spécialiste de l'économie environnementale et géographique, en particulier pour les pays en voie de développement. Avant le Niger, il s'était rendu au Mali.

Outre les victimes françaises figurent également deux morts de la région, Khadri Abdou, un quinquagénaire qui était le guide de l'excursion, ainsi que Boubacar Garba Soulay, le chauffeur du 4x4.

Les humanitaires, nouvelle cible?

Durant cette journée de lundi, Acted a tenu à mettre en garde ses employés, qui seraient devenus des cibles "prioritaires" dans certaines régions instables.

"Nous sommes passés d'inviolables et sacrés à dommages collatéraux et maintenant à victimes prioritaires", a déclaré Frédéric Roussel, cofondateur de l'ONG Acted dont six travailleurs ont été tués dimanche par des hommes armés non loin de Niamey.
"C'est tellement plus facile de s'attaquer à un humanitaire qui nourrit un camp de réfugiés et qui empêche les enfants de mourir de faim, avec son T-shirt, sa petite chemise et sa voiture, que de s'attaquer à une base militaire", a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à davantage assurer leur sécurité.

Cette mise en garde est relayée par d'autres ONG, qui la nuancent en fonction des zones d'intervention.

https://twitter.com/Hugo_SeptierHugo Septier/BFM/Africsol

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