La présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé mercredi, peu avant son entrée à l'Assemblée nationale, qu'Emmanuel Macron "jetait" François Bayrou "comme un vieux torchon", après s'en être "servi" pendant la campagne présidentielle.
"Je pense que M. Macron s'est servi de M. Bayrou pendant la campagne présidentielle et, maintenant qu'il a une majorité sans le MoDem, il le jette comme un vieux torchon. C'est très révélateur de l'esprit du président de la République", a déclaré à la presse la députée du Pas-de-Calais, qui a fait une arrivée groupée avec tous les élus FN.
Le ministre de la Justice François Bayrou a annoncé mercredi matin à l'AFP son départ du gouvernement, en assurant que cette décision était la sienne et qu'elle n'avait été dictée par personne, sous-entendu Emmanuel Macron.
Le départ de François Bayrou du gouvernement est "un choix personnel" qui "simplifie la situation", a estimé pour sa part le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, expliquant que le ministre de la Justice "souhaite se défendre" dans le dossier des assistants parlementaires européens du MoDem.
Cette affaire a pour origine un signalement effectué par l'eurodéputée FN Sophie Montel, après l'ouverture d'une enquête visant le Front national, lui-même soupçonné d'avoir mis en place un système pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés.
"Lorsque nous avons saisi l'opinion publique de l'intégralité des députés dont les assistants avaient un rôle, ce n'était pas pour dire qu'ils étaient coupables", a déclaré Mme Le Pen. Dénonçant un "deux poids deux mesures", la présidente du FN a considéré qu'"un député doit être libre d'organiser son travail sans devoir en rendre compte à un juge".
Et "soit c'est interdit pour tout le monde, soit c'est autorisé pour tout le monde", a insisté cette ancienne eurodéputée.
source AFP/Africsolprod
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