R. Kelly sera finalement jugé à New York cet été. Après plusieurs retards, une juge fédérale a donné son feu vert jeudi et le procès commencera le 9 août. L’interprète d’Ignition est accusé d’une dizaine d’agressions sexuelles et détournements de mineures. Il est pour le moment détenu à Chicago, dans l’attente d’un autre jugement, qui pourrait commencer cet automne, dans une autre affaire fédérale liée à une vaste enquête sur des crimes sexuels.
Le procès devant le tribunal fédéral de Brooklyn, à New York, avait été reporté à cause de la pandémie. Néanmoins, la juge Ann Donnelly a informé les avocats qu’il existait des mesures de protection du tribunal qui permettraient d’aller de l’avant. La juge a également déclaré que le gouvernement devrait commencer à préparer le transfert de R. Kelly vers une prison de New York, très probablement le Metropolitan Detention Center à Brooklyn, d’après ABC News. Le calendrier exact n’est pas connu.
Trafic de mineures
Les procureurs de Brooklyn affirment que R. Kelly était à la tête d’une vaste entreprise composée de ses managers, de ses gardes du corps et d’autres employés qui l’aidaient à recruter des femmes et des jeunes filles à des fins sexuelles. Un jury devrait entendre le témoignage des victimes présumées, chacune étant identifiée dans les documents judiciaires uniquement comme « Jane Doe » et par des numéros d’identification.
En 2008, le chanteur avait été acquitté dans son procès pour pornographie infantile et détournement de mineure après avoir filmé un rapport sexuel avec une fille de 13 ans. Les accusations à son encontre ont refait surface en 2017 et ont donné lieu à un mouvement baptisé #MuteRKelly (faites taire R. Kelly) encourageant au boycott de l’ensemble de son œuvre.
Libération de la parole
En janvier 2019, une série documentaire intitulée Surviving R. Kellyavait donné la parole à des dizaines de victimes, fans, choristes, chanteuses, danseuses, gardes du corps et assistantes, leur permettant de témoigner à visage découvert pendant six épisodes d’une heure. En janvier 2020, une suite a été diffusée dans laquelle les mêmes victimes témoignaient cette fois des pressions et menaces qu’elles subissaient depuis la diffusion des documentaires précédents.
Ces documentaires ont aidé les autorités à construire un dossier solide contre le chanteur, arrêté en 2019. Il est laissé en liberté après avoir payé une caution. En juillet de la même année, il est accusé d’obstruction à la justice après avoir payé la famille d’une des victimes en échange de son silence. Son procès devient alors fédéral et de nouvelles charges y sont ajoutées. Arrêté à nouveau, il a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès, initialement prévu à partir du 27 avril 2020. La pandémie de Covid-19 a retardé la procédure et R. Kelly, malgré de nombreuses demandes de libération, est toujours derrière les barreaux. Le chanteur de I Believe I Can Fly dément tous les faits qui lui sont reprochés et plaide non coupable.
S/20M/Africsol
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