Les manifestants semblent avoir été particulièrement choqués par une vidéo, diffusée en direct sur Facebook, montrant un policier ouvrir le feu sur un protestataire masqué. Les autorités ont précisé que l'individu se trouvait à l'hôpital, dans un état critique.

Un manifestant blessé par balle par un policier, un homme transformé en torche humaine, la circulation paralysée dans toute la ville : Hong Kong a connu ce lundi une des journées les plus violentes et chaotiques en cinq mois de mobilisation pour des réformes démocratiques.
    
Les manifestants, qui avaient multiplié les actions pour bloquer les transports au début de la semaine de travail, ont vivement réagi à la vidéo, diffusée sur Facebook, montrant l'un des leurs touché dans la matinée par le tir quasiment à bout portant d'un policier dans le quartier de Sai Wan Ho, dans le nord-est de l'île. C'est la troisième fois depuis le début de la mobilisation qu'un manifestant est blessé par un tir à balle réelle. Les deux premières victimes, touchées en octobre, ont survécu.

"Assassins !", "Triades !", ont scandé des manifestants en réaction. "Je ne comprends pas pourquoi la police se montre aussi brutale et s'en prend à des innocents. Ça n'a plus aucun sens. Je crois que cela échappe à tout contrôle", a déclaré Chan, une informaticienne de 22 ans, en rejoignant une manifestation.

De nombreux secteurs ont vu s'ériger des barrages sur les routes, tandis que des radicaux mettaient à sac des stations de métro et des sociétés accusées de faire le jeu du gouvernement local ou de Pékin. Grenades lacrymogènes et balles en caoutchouc ont été tirées par la police dans de nombreux quartiers pour tenter de disperser les protestataires.

Les autorités dénoncent un "saccage"

Un homme masqué a aspergé un autre homme avec un liquide inflammable, avant de le transformer en torche humaine. La scène, captée par des téléphones, s'est vite propagée sur les réseaux sociaux. L'homme a été hospitalisé dans un état critique.
    
La police a accusé un manifestant de cette attaque, imputant aussi aux "émeutiers" divers autres actes de violence, comme le jet d'un cocktail Molotov dans un train. De leur côté, de nombreux manifestants ont encore dénoncé un recours excessif à la force de la part de la police.

"S'obstiner dans ce saccage ne fait qu'aggraver une situation à Hong Kong où tout le monde est perdant", a déploré devant la presse le porte-parole de la police hongkongaise John Tse. La cheffe de l'exécutif loyal à Pékin de Hong Kong, Carrie Lam, a assuré pendant une conférence de presse que les violences ne conduiraient à aucune concession du gouvernement.

Hong Kong traverse depuis cinq mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession, avec des manifestations quasi-quotidiennes et de plus en plus violentes. Après 24 semaines consécutives de manifestations, l'exécutif local comme le gouvernement chinois ont refusé toute concession aux manifestants, qui demandent notamment une enquête sur le comportement de la police.

S/M.D. avec AFP/AFRICSOL

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