La rencontre prévue mardi avec des représentants des « gilets jaunes » a été annulée, ceux-ci ayant décliné l’invitation.

Le premier ministre, Edouard Philippe, doit annoncer mardi 4 décembre un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants prévue le 1er janvier, afin de tenter d’apaiser la fronde des « gilets jaunes », ont indiqué des sources gouvernementales au Monde, confirmant des informations de l’AFP.

Ce moratoire de plusieurs mois, ou « suspension » dans sa qualification gouvernementale, devrait être assorti d’autres mesures qui seront présentées devant les députés LREM en réunion de groupe parlementaire mardi matin à l’Assemblée. Par ailleurs, la réunion prévue à Matignon avec des représentants des gilets jaunes a été annulée, ceux ci ayant fait savoir dès lundi soir qu’ils ne comptaient pas s’y rendre.

Lundi soir, une réunion au sommet s’est tenue à l’Elysée autour du président de la République, Emmanuel Macron, du chef du gouvernement et une dizaine de ministres, dont ceux de la transition écologique (François de Rugy) et de l’économie (Bruno Le Maire) qui avaient écourté un déplacement à l’étranger. L’Elysée, laissant augurer des annonces rapidement, a rapporté que cette entrevue avait « permis d’échanger sur les réponses à apporter aux mobilisations en cours ».

Emmanuel Macron à la manœuvre

Auparavant, le premier ministre avait reçu les chefs des formations politiques représentées au Parlement. Allié du parti présidentiel La République en marche (LRM), le MoDem a fait valoir « l’urgence »d’un « geste d’apaisement ». M. Philippe va « annoncer un geste d’ouverture fort dans les prochains jours », a assuré le ministre de la culture, Franck Riester, lui-même convié à Matignon en tant que président du parti Agir.

A l’exception d’Europe Ecologie-Les Verts et de Génération Ecologie, toutes les formations d’opposition ont plaidé pour un « moratoire »dans la hausse prévue, le 1er janvier, des taxes sur le carburant, mot d’ordre initial du mouvement des « gilets jaunes » dont la dernière manifestation, samedi, a donné lieu à de nombreuses scènes de violence, notamment à Paris.

A droite, le président du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, a de nouveau plaidé pour un référendum. La chef de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, et celui de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, ont évoqué une dissolution de l’Assemblée, et le Parti socialiste (PS) a brandi une proposition de loi de « sortie de crise » avec des mesures en faveur du pouvoir d’achat.

S’il a envoyé son chef de gouvernement en première ligne, Emmanuel Macron semble néanmoins à la manœuvre. Sa visite officielle en Serbie, prévue mercredi et jeudi, a été reportée, tout comme une réunion de travail avec des associations d’élus locaux prévue mardi après-midi.

Après son audition devant le groupe LRM à l’Assemblée, M. Philippe lors de la séance de questions au gouvernement, à partir de 15h. Mercredi au Palais Bourbon et jeudi au Sénat, il mènera un débat, a annoncé Matignon.

La gestion de l’ordre public est également au centre du débat politique. Déjà entendus lundi soir à l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et son secrétaire d’Etat Laurent Nunez s’en expliqueront mardi après-midi devant le Sénat.

S/LEMONDEAFRIQUE/AFRICSOL

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