Bénéficiant du soutien de la France, de l'Allemagne et des Etats-Unis, la Première ministre britannique réunit ce matin son Conseil de sécurité nationale afin de discuter d'éventuelles sanctions contre la Russie, dix jours après l'empoisonnement d'un ex-espion russe à Salisbury.
Le ton monte entre Londres et Moscou. La Première ministre britannique Theresa May réunit ce mercredi son Conseil de sécurité nationale (NSC) avant de décider d'éventuelles sanctions à l'encontre de la Russie en l'absence d'explications de Moscou sur l'empoisonnement de l'ex-espion russe Sergueï Skripal.
Estimant "très probable" que la Russie soit "responsable" de l'empoisonnement, la dirigeante avait laissé jusqu'à mardi minuit à la Russie pour fournir une réponse devant l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Dès mardi après-midi, l'ambassade russe à Londres a fait savoir que la Russie "ne répondrait pas à l'ultimatum" tant "qu'elle n'aura pas reçu d'échantillons de la substance chimique" incriminée.
La Russie demande une "enquête conjointe"
Clamant, comme le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, "l'innocence" de la Russie, l'ambassade a ajouté avoir demandé au gouvernement britannique l'ouverture d'une "enquête conjointe". Et prévenu que Moscou riposterait si des mesures étaient décidées à son encontre.
"En l'absence de réponse crédible (de Moscou), nous en conclurons que cette action constitue un usage illégal de la force par l'État russe contre le Royaume-Uni. Et je reviendrai alors devant la chambre (des Communes) et présenterai l'éventail des mesures que nous prendrons en représailles", avait-elle averti lundi.
Theresa May a affirmé que la substance utilisée pour l'empoisonnement appartenait au groupe des agents toxiques "Novitchok", mise au point par la Russie à l'époque soviétique et considérée comme extrêmement dangereuse.
Selon la dirigeante, l'attaque a été soit commise par l'Etat russe, soit ce dernier a perdu le contrôle de cet agent innervant, qui serait alors tombé entre les mains d'une tierce partie.
Gel des avoirs, boycott de la Coupe du monde?
Après la réunion du Conseil de sécurité nationale (NSC), la Première ministre s'exprimera devant les députés pour annoncer les décisions prises. Theresa May a notamment évoqué les sanctions prises contre des ressortissants russes après l'affaire Litvinenko, ancien agent secret russe empoisonné au Polonium-210 et mort à Londres en 2006, et s'est dite "prête" à en prendre de "plus importantes".
Cela pourrait se traduire par une expulsion des diplomates, un gel des avoirs russes au Royaume-Uni, ou enlever sa licence à la télévision russe RT, considérée comme un organe de propagande pro-Kremlin. Elle a aussi mentionné la présence de troupes britanniques stationnées en Estonie dans le cadre d'un déploiement de l'Otan.
Autres mesures possibles: un boycott diplomatique de la Coupe du monde de football en Russie, ou une version britannique de l'amendement américain Magnitsky, du nom d'un militant anticorruption russe, afin de saisir les biens des personnes coupables de violations des droits de l'homme.
Theresa May, bénéficie du soutien de ses principaux alliés, France, Allemagne, Etats-Unis, qui ont vivement condamné l'empoisonnement perpétré sur le sol britannique. L'escalade des tensions entre Londres et Moscou intervient à quelques jours de l'élection présidentielle en Russie, dimanche, dont le président Vladimir Poutine est le grand favori.
L.A., avec AFP et Marion L'Hour/AFRIC'SOL
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