Le président américain a reconnu mercredi soir Jérusalem comme la capitale d'Israël. Une décision en rupture avec ces prédécesseurs, qui lui a valu les critiques de plusieurs dirigeants internationaux. 

Le président américain Donald Trump a déclenché la colère des Palestiniens et une vague de réprobation bien au-delà du Proche-Orient en reconnaissant Jérusalem comme capitale d'Israël, une décision en rupture spectaculaire avec la politique de ses prédécesseurs.

Avec cette décision, qui était l'une des promesses emblématiques de sa campagne, le président américain s'isole sur la scène internationale et prend le risque de saper les timides espoirs de reprise des négociations tout en risquant de provoquer une poussée de fièvre dans la région.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à la tête du gouvernement considéré comme le plus à droite de l'histoire d'Israël, a salué un jour "historique" réaffirmant par ailleurs l'engagement israélien à maintenir le "statu quo" sur les lieux saints à Jérusalem.

Opposition de l'Arabie saoudite, traditionnel allié des USA

Même l'Arabie saoudite, traditionnel allié des Etats-Unis, a fustigé "un recul dans les efforts en faveur du processus de paix et une violation de la position américaine historiquement neutre sur Jérusalem", a fait savoir Ryad dans un communiqué du Palais royal cité par les médias d'Etat.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé des choix "déplorables", jugeant que Washington ne pouvait plus jouer son rôle historique de médiateur de paix avec les Israéliens. Le mouvement islamiste palestinien Hamas a de son côté jugé que cette annonce ouvrait "les portes de l'enfer" pour les intérêts américains dans la région.

Les dirigeants palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée puis annexée par Israël en 1967, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale "éternelle et indivisible".

La Jordanie, pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem, a dénoncé "une violation du droit international" et de la charte des Nations unies. La Turquie a condamné une décision "irresponsable". L'Iran, bête noire de M. Trump, a jugé que la décision américaine provoquerait une "nouvelle Intifada".

Une décision "regrettable" pour Emmanuel Macron

La Jordanie, la Turquie, mais aussi la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Union européenne ont ouvertement critiqué la décision de Donald Trump.

Le président français Emmanuel Macron a qualifié mercredi de "regrettable" le mouvement du président américain et appelé à "éviter à tout prix les violences".

"L'Union européenne exprime sa sérieuse préoccupation à propos de l'annonce aujourd'hui du président des Etats-Unis Trump sur Jérusalem et les répercussions que cela peut avoir sur la perspective de paix", a également affirmé dans un communiqué Federica Mogherini, la cheffe de la diplomatie européenne. 

Le Royaume-Uni n'est "pas d'accord" non plus avec l'annonce du président américain, qui n'est "d'aucune aide" pour le processus de paix avec les Palestiniens, a déclaré Theresa May. 

La chancelière allemande Angela Merkel a assuré que son gouvernement "ne sout(enait) pas cette position car le statut de Jérusalem ne peut être négocié" que dans le cadre d'une solution de deux Etats".

"Je ne peux taire ma profonde inquiétude", a déclaré le pape François qui ne peut qu'accorder un intérêt tout particulier à la ville qui abrite les lieux les plus saints des trois grandes religions monothéistes, y compris le Saint-Sépulcre.

A la demande de huit pays, dont l'Egypte, la France et le Royaume-Uni, une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU a été fixée à vendredi matin. 

S/L.A., avec AFP/Africsol

Commentaires