Une note, de la main du directeur général de la Santé Jérôme Salomon, tance un reconfinement trop permissif et insuffisant pour rédurie significativement le taux de reproduction du virus. La presse se fait par ailleurs l'écho de la possibilité de confiner les personnes à risque. Une piste rejetée ce vendredi par le ministère de la Santé.
 

C'est un nouvel épisode illustrant les divergences au sein de l'exécutif quant à la gestion de la crise du Covid-19. Ce vendredi, Europe 1 a dévoilé le contenu d'une note rédigée par le directeur général de la Santé. Jérôme Salomon y dépeint un reconfinement insuffisant, reprochant notamment à la formule de maintenir ouverts les établissements scolaires et les services publics et d'autoriser les visites en Ehpad.

"Il ne semble pas possible d’obtenir un taux de reproduction du virus à 0,7, comme en avril, mais plutôt à 0,9", y écrit notamment Jérôme Salomon. La presse, parallèlement, se fait l'écho d'une suggestion courant à présent au sein de l'exécutif: la possibilité de confiner les personnes âgées et vulnérables.

Olivier Véran réagit

En déplacement dans un Ehpad à Clamart ce vendredi matin, Olivier Véran a réagi à la divulgation de cette note: "Vous faites allusion à une note qui relève d’un document de travail dans lequel le Directeur général de la Santé est plus dans un descriptif que dans une analyse et des propositions. Je peux vous garantir qu’il est parfaitement en phase avec la politique qui est menée en termes de confinement."

Il a ajouté: "C’est trop tôt pour dire si le confinement mis en place est pleinement efficace. Il faut du temps entre le moment où les gens réduisent les contacts et le moment où le virus recule. Et s’il est nécessaire d’adapter l’arsenal déjà en place dans notre pays pour pouvoir lutter contre cette épidémie et faire baisser la pression sanitaire, nous le ferons."

Il a également abordé la question d'un éventuel confinement des personnes à risque:

"Cela veut dire qu'à partir d'un certain âge les gens n'ont plus le droit de sortir de chez eux et les autres peuvent circuler, drôle de société mais admettons. Quelle est frontière d'âge que vous prenez ? L'âge moyen en réanimation c'est 62 ans. 30 % ont moins de 60 ans. CA veut dire que si vous mettez un âge a 60 ans vous vous dites c'est pas grave, il y a 30 % de gens qui ont moins de 60 ans mais qui ne seront pas confinés et qui seront mis en danger. (...) Pour des raisons de faisabilité et de solidarité ce n'est pas une solution que nous avons retenue et que nous retiendrons."

"Fausse piste"

Selon nos informations, l'exécutif fera le point au cours de la semaine prochaine quant à la possibilité d'ajustements. Contacté par BFMTV, le cabinet d'Olivier Véran a toutefois définitivement rejeté la piste d'un confinement des personnes à risque, faisant valoir plusieurs arguments d'ordres différents.

Tout d'abord, l'entourage du ministre déclare que cette hypothèse "pose un problème en termes d'isolement et de détresse chez ces populations". Potentiellement inconstitutionnelle, elle serait de surcroît "une fausse piste d'un point de vue sanitaire". "Aujourd'hui la moitié des personnes en réanimation ont moins de 60 ans. Ce ne sont pas uniquement les personnes âgées qui en meurent", explique-t-on encore.

Le ministère contre également les autres reproches formulées par Jérôme Salomon. Rappelant que l'OMS demande à maintenir les écoles ouvertes, on soutient que ce maintien de l'activité des écoles, des services publics et des visites dans les Ehpad se fait dans un cadre très strict pour éviter les contaminations.

"C'est essentiellement dans la sphère privée, hors de tout protocole sanitaire que le virus progresse", ajoute le cabinet.

L'auto-test? Une impasse

Mercredi soir, un proche du président de la République et cadre de la République en marche nous signalait une autre piste à l'étude: la nécessité de présenter à terme d'un auto-test (cependant indisponible en France pour le moment) négatif avant toute entrée dans un lieu public ou privée accueillant du public.

"Seul moyen de rouvrir les discothèques", avait alors argumenté cette source. Problème: cette solution se heurte à la préservation du secret médical.

S/BFM/AFRICSOL

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