Après le ralliement de deux sénateurs indécis, vendredi, le juge est aux portes de la plus haute juridiction américaine. Mais sa confirmation probable va laisser une Amérique toujours plus divisée.

Donald Trump a pu triompher, vendredi 5 octobre. Le taux de chômage aux Etats-Unis a chuté à 3,7 % de la population active, du jamais vu depuis un demi-siècle. Surtout, son candidat à la Cour suprême, Brett Kavanaugh, a obtenu les soutiens nécessaires au Sénat où il devrait être confirmé samedi après le ralliement d’un sénateur démocrate et d’une sénatrice républicaine considérés longtemps comme indécis. La mobilisation tapageuse de ses opposants a été vaine, voire contre-productive.

Brett Kavanaugh doit donc remplacer au sein de la plus haute instance juridique américaine Anthony Kennedy, un juge nommé par un président républicain mais qui rejoignait ses collègues progressistes sur les questions de société.

Sous l’impulsion de ce nouveau juge très politique passé par l’administration de George W. Bush, classé plus à droite au vu de ses prises de position au sein de la cour d’appel où il exerçait jusqu’à présent, la Cour suprême pourrait donc progressivement, et en fonction des cas qui lui seront soumis, évoluer vers des positions plus conservatrices. Nommé à vie, Brett Kavanaugh, âgé de 53 ans, devrait siéger plusieurs décennies.

Quasi-guerre civile

Cet enjeu a expliqué la mobilisation exceptionnelle que cette nomination a provoquée dès son annonce, en juillet. Elle a été entretenue par le refus de la Maison Blanche de rendre publics des documents relatifs aux postes stratégiques occupés par Brett Kavanaugh de 2001 à 2006. Mais la procédure de confirmation a tourné à la quasi-guerre civile lorsqu’une controverse supplémentaire s’y est greffée avec les accusations d’agression sexuelle portées contre le juge par Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans.

Ces accusations, que le magistrat a niées catégoriquement, remontaient à une trentaine d’années. Elles ont pris une dimension particulière un an après le lancement du mouvement #metoo dénonçant les violences sexuelles faites aux femmes et l’impunité de leurs auteurs...

 

S/LEMONDE/AFRICSOL

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