Le président français Emmanuel Macron, accompagné de son épouse, a rendu visite à Rabat au roi Mohammed VI, une première visite chaleureuse où les deux dirigeants ont notamment évoqué leurs efforts pour résoudre la crise du Golfe.
Le falcon présidentiel a atterri à 17h00 à Rabat, où le roi et la princesse Lalla Salma ont accueilli Emmanuel et Brigitte Macron en grande pompe sur le tarmac, devant une haie d'honneur de la garde royale.
Le président a ensuite été reçu plus d'une heure par le souverain marocain au Palais royal, en compagnie de son fils de 14 ans, Moulay Hassan, et de son frère Moulay Rachid.
Le soir, le couple Macron était convié au repas de rupture du jeûne du Ramadan offert par le roi en leur honneur dans sa résidence personnelle de Dar al Salam, avant de repartir jeudi matin pour Paris.
"Je remercie le roi pour son accueil chaleureux, je suis très touché par sa marque d'amitié et le caractère très personnel de la relation qui s'est nouée entre nous", a dit M. Macron lors d'un point de presse au terme de cette visite mi-privée mi-officielle.
"J'ai réaffirmé la volonté de la France d'accompagner les réformes menées par le roi, comme la modernisation des institutions, le développement social et territorial, les programmes de lutte contre les inégalités et l'insertion du Maroc dans la mondialisation, a-t-il dit.
- Convergence sur le Qatar -
Au cours de leur entretien, les deux hommes ont aussi constaté leurs convergences de vues sur la crise au Qatar, chacun poursuivant ses efforts pour trouver une issue diplomatique et apaiser les tensions.
Le président français compte notamment rencontrer prochainement à Paris un haut dirigeant des Emirats arabes unis.
Il a par ailleurs assuré que Mohammed VI était "préoccupé" par la situation dans le Rif, région du nord du royaume en proie depuis des mois à un mouvement de contestation populaire.
"Je n'ai pas eu lieu de craindre une volonté de répression", a-t-il ajouté, interrogé sur les arrestations des leaders du mouvement ces dernières semaines, mais "plutôt d'une volonté de répondre dans la durée aux causes profondes" de la contestation.
25 associations de France et du Maghreb avaient adressé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, notamment pour dénoncer "la répression" dans le Rif, et lui demander d'intervenir sur les "atteintes aux libertés fondamentales" au Maroc.
La conférence de presse se déroulait en la seule présence du président français, Mohammed VI ne s'exprimant jamais devant les journalistes.
Au cours de sa campagne, M. Macron s'était rendu en Algérie, où il doit revenir en tant que président dans les prochaines semaines.
- "Stabiliser" la Libye -
Les deux hommes ont abordé plusieurs autres sujets régionaux, comme le conflit libyen, "avec une volonté commune de trouver un voie de stabilisation de ce pays" et la lutte contre le terrorisme au Sahel.
"Nous avons aussi abordé la politique africaine, où le Maroc joue un rôle croissant", a souligné M. Macron, qui s'est félicité de la récente entrée du Maroc dans l'Union Africaine.
Les politiques de la France et du Maroc en Afrique ne "sont pas similaires mais ont des finalités partagées" comme la stabilité politique et démocratique et la croissance soutenable, a-t-il dit.
Après la brouille de 2014, les relations sont de nouveau au beau fixe entre Paris et Rabat, avec une importante coopération en matière de sécurité, d'économie, d'éducation, de culture et pour la lutte contre le dérèglement climatique. La France est le premier partenaire commercial du Maroc.
Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a effectué une visite en Algérie. Les deux pays ont annoncé vouloir unir leurs efforts notamment dans la lutte antiterroriste et pour une solution politique en Libye.
La relation avec le Maghreb est prioritaire dans la politique d'Emmanuel Macron, qui veut forger un nouveau partenariat entre Europe, Afrique et Méditerranée.
De son côté Brigitte Macron et la princesse, qui se sont fait la bise à son arrivée à l'aéroport, ont visité ensemble l'exposition "Face à Picasso" au musée d'art moderne et contemporain de Rabat.
source AFP/Africsolprod
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