Dix-sept personnes ont trouvé la mort le 14 février dernier lors d'une fusillade dans un lycée à Parkland, en Floride, perpétrée par un ancien élève. Ce drame a relancé le débat sur la vente d'armes aux Etats-Unis. 

C'est un nouveau drame qui a relancé le débat le débat sur la vente d'armes aux Etats-Unis. Trois semaines après la fusillade au lycée Marjory Stoneman Douglas, à Parkland, en Floride, dans laquelle 17 personnes ont perdu la vie, le congrès de l'Etat a voté mardi un loi permettant à certains enseignants et autres membres du personnel scolaire de pouvoir porter une arme. 

 
 

Adoptée de justesse par le Sénat,  la "loi de sécurité publique Marjory Stoneman Douglas" a été approuvée par 67 voix contre 50 à la Chambre des représentants. Le texte inclut un nouveau "programme de gardiens", controversé, destiné à permettre d'"empêcher ou d'abattre un tireur en action dans un bâtiment scolaire".

"Programme de gardiens"

Après avoir été formé sur l'usage des armes et avoir subi des examens psychologiques, cette loi permettra donc à certains enseignants et à des membres du personnel scolaire d'être armés en Floride. Le programme est réservé aux professeurs d'éducation physique et au personnel administratif, ainsi qu'aux seuls enseignants ayant une expérience dans l'armée ou les forces de l'ordre.

"Je comprends l'inquiétude que suscite ce programme de gardiens", a reconnu l'élu républicain Chris Latvala, en défendant son vote en faveur de la loi à la Chambre. Mais "si quelqu'un travaillant dans un établissement scolaire veut être formé pour aider à protéger les élèves, il devrait pouvoir le faire". 

Des élus démocrates ont eux fait entendre leur désaccord avec cette partie de la loi, qu'ils ont toutefois jugée inévitable afin de faire adopter une réglementation plus stricte sur les ventes d'armes à feu. "Je prends et j'avale cette pilule amère. Même si je ne préférerais pas, je ne peux pas me regarder dans un miroir et partir d'ici en me disant 'je n'ai rien fait pour aider'", a ainsi déclaré le démocrate Joseph Geller.

"Cette loi apportait de bonnes choses mais vous l'avez détruite", a pour sa part regretté un autre élu du même parti, John Cortes.

Mesures controversées

La loi 7026 comprend des restrictions susceptibles de froisser la NRA, le puissant lobby américain des armes à feu. Le texte repousse en effet de 18 à 21 ans l'âge minimum pour acheter tout type d'arme. Il interdit également les "bump stocks", ces dispositifs permettant à un fusil semi-automatique de tirer en rafales quasi-automatiques, et veut en outre renforcer le financement des soins psychologiques. 

Pour entrer en vigueur, la mesure doit désormais être ratifiée par le gouverneur de Floride, Rick Scott, mais le républicain n'a pas encore déclaré s'il s'opposerait à son parti et y mettrait son veto. Rick Scott s'est en effet publiquement opposé à la proposition du président Donald Trump d'armer les enseignants en réponse aux fusillades qui endeuillent régulièrement les écoles américaines. 

Durcir les lois

Le vote du Congrès de Floride est intervenu alors que certains survivants et parents de victimes de Parkland se trouvaient à Washington pour exhorter les élus du Congrès américain à enfin durcir les lois sur les armes. "Combien d'enfants vont devoir encore être massacrés?" a lancé à Washington l'un d'eux, David Hogg, à un groupe d'élus démocrates. Aucun élu républicain n'était présent. 

Depuis la fusillade de Parland, une large mobilisation est née pour dénoncer les violences par armes à feu. Ce sont d'ailleurs les lycéens de l'établissement, où 17 personnes ont été tuées et une quinzaine blessées par un ancien élève, qui ont poussé, par leur mobilisation d'une vigueur rare et poignante dans les jours ayant suivi le massacre, les élus à débattre de mesures concrètes. D'autant qu'un officier armé en charge d'assurer la protection des élèves n'était pas intervenu.

J.C. avec AFP/AFRIC'SOL

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