ette inculpation s'inscrit dans le cadre de l'enquête sur l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine de 2016.

L'ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, est visé par 12 chefs d'inculpation, dont complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l'étranger, a annoncé le porte-parole du procureur spécial de l'enquête russe

Paul Manafort, qui s'est rendu lundi au bureau du FBI du Washington, pourrait être présenté à la justice dans la foulée, a précisé Peter Carr, le porte-parole de Robert Mueller.

Accusé d'avoir blanchi 18 millions de dollars

L'acte d'inculpation de 31 pages ne fait toutefois aucune référence à la campagne présidentielle de Donald Trump. Il ne suggère pas non plus une quelconque collusion entre l'équipe du candidat républicain et les autorités russes visant à fausser le résultat du scrutin.

Paul Manafort, et son associé Richard Gates, se voient principalement reprocher des activités non déclarées de lobbyiste et consultant en faveur de l'ancien président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch.

Plus de 75 millions de dollars ont transité par des comptes offshore gérés par les deux hommes, Paul Manafort étant accusé d'avoir blanchi à lui seul 18 millions de dollars. Il a dirigé la campagne de Donald Trump jusqu'en août 2016 avant d'être contraint de démissionner.

"Aucune collusion!" selon Trump

Donald Trump a réagi lundi aux accusations portées à l'encontre de son ancien directeur de campagne. D'après lui, les faits reprochés à Paul Manafort remontent à "des années".

"Désolé, mais c'était il y a des années, avant que Paul Manafort ne fasse partie de la campagne Trump", a-t-il rédigé sur Twitter. Avant j'ajouter: "Mais pourquoi Hillary la malhonnête et les démocrates ne sont pas visés?????". 

Puis le président américain à réfuté à nouveau, comme il l'avait fait dimanche sur le réseau social, toute "collusion" avec la Russie durant la campagne présidentielle. "Aussi, il n'y a PAS DE COLLUSION!" peut-on lire.

Un troisième conseiller mis en accusation

Un troisième conseiller de Donald Trump a été mis en accusation dans l'enquête sur l'affaire russe. George Papadopoulos, ancien membre de l'équipe de campagne de l'actuel président américain, a plaidé coupable d'avoir menti aux enquêteurs du FBI, a annoncé lundi le procureur spécial chargé de l'enquête à Washington.

George Papadopoulos, qui était chargé des questions de politique étrangère, a par ses fausses déclarations "entravé l'enquête en cours du FBI sur l'existence de liens ou de coordination éventuels entre des personnes associées à la campagne et le gouvernement russe pour interférer dans l'élection présidentielle de 2016", souligne l'acte signé par le procureur Robert Mueller.

Il est accusé d'avoir menti sur les contacts qu'il entretenu à partir du mois de mars 2016 avec des intermédiaires du gouvernement russe. L'un de ces intermédiaires présenté comme "le professeur" a affirmé en avril 2016 à George Papadopoulos que les Russes détenaient de quoi "salir" la candidate Hillary Clinton sous la forme de "milliers d'emails", peut-on lire dans l'acte d'accusation.

George Papadopoulos a alors tenté "à de multiples reprises" de mettre en contact la campagne de Donald Trump et des officiels russes et a travaillé à une possible rencontre entre Vladimir Poutine et le candidat républicain, qui n'a pas eu lieu. 

Le conseiller de Trump a dans un premier temps nié ou minimisé ses contacts avec des intermédiaires russes avant d'accepter de collaborer avec le procureur spécial. Après avoir été interrogé par les services du FBI, il avait par exemple désactivé son compte Facebook pour supprimer des conversations avec le "professeur" précise encore l'acte d'accusation. 

Enquête ultra-sensible

Le procureur spécial Robert Mueller, nommé le 17 mai par le numéro deux du ministère de la Justice, a pour mission d'enquêter sur l'existence d'une éventuelle collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Donald Trump, mais il a également le pouvoir de remonter toute piste émanant de ses investigations.

Robert Mueller, patron du FBI de 2001 à 2013, ne s'est jamais exprimé publiquement sur l'enquête ultra-sensible dont il est chargé. Il a été nommé après le limogeage du directeur du FBI James Comey, pour reprendre l'enquête qui était menée par la police fédérale, afin d'en garantir l'indépendance.

Ces investigations sont distinctes des trois enquêtes principales menées par trois commissions du Congrès.

Céline Penicaud avec AFP/Africsolprod

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