Emmanuel Macron préside mercredi le premier Conseil des ministres depuis le déconfinement, exercice très délicat dans lequel l'exécutif joue gros face aux craintes de nouvelle vague de l'épidémie de coronavirus.

Le troisième jour de la lente remise en route du pays commence lesté par un bilan à nouveau en hausse : 348 décès enregistrés en 24 heures mardi soir, portant à au moins 26.991 morts depuis le 1er mars le bilan d'une épidémie "toujours active" en France.

La pression sur les services d'urgence continue cependant de s'alléger régulièrement avec 2.543 patients en réanimation, soit 170 de moins que la veille, selon la Direction générale de la Santé. Au plus fort de l'épidémie, le 8 avril, les services de réanimation accueillaient 7.148 cas graves.

A l'Elysée, le président et son gouvernement vont adopter, lors d'un Conseil des ministres entièrement consacré à l'épidémie, une longue série de projets de loi habilitant les dizaines d'ordonnances prises dans l'urgence dans de nombreux domaines, de l'économie à la justice en passant par l'éducation et le travail.

- "Reconnaissance de la nation" -

Le ministre de la Santé Olivier Véran fera en fin de Conseil une communication sur l'état de l'épidémie en France, tandis que le Premier ministre Edouard Philippe doit évoquer, selon l'ordre du jour, "la reconnaissance de la nation à l'égard de ceux qui se sont dévoués lors de l'épidémie de Covid-19".

Dans la matinée également, les sénateurs de la commission des Lois doivent entendre les représentants de l’Assemblée des départements de France, de Régions de France et de l'Association des maires de France, au moment où, partout sur le territoire, les élus s'évertuent à adapter le déconfinement à leurs réalités locales.

A chacun sa spécificité, des plages pour les communes du littoral aux usines pour les villes industrielles, en passant par les parcs et jardins, comme à Paris où la maire PS Anne Hidalgo réclame -pour l'instant en vain- leur réouverture.

Enjeu majeur, des milliers d'écoles ont commencé timidement à rouvrir leurs portes partout mardi, en se pliant à un protocole sanitaire inédit, sur fond d'inquiétudes toujours fortes quant à la circulation du virus.

- Contaminations dans l'Ouest -

 

 

 

Au coeur d'un ouest de la France pourtant entièrement classé "vert", onze personnes ont ainsi été testées positives au Covid-19 parmi les quelque 700 salariés d'une entreprise de l'agroalimentaire en Vendée. Et quarante-six autres l'ont été depuis le 1er mai au sein du centre hospitalier de Lannion (Côtes-d'Armor).

Dans les écoles maternelles et élémentaires, face aux inquiétudes des enseignants et des familles, les règles d'accueil ont été complètement chamboulées, avec port du masque obligatoire pour les enseignants et respect, autant que possible, des gestes barrière.

Ardent défenseur de cette réouverture limitée et encadrée, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a salué une "amorce" qui doit permettre de relancer la machine avant la réouverture de certains collèges la semaine prochaine.

Pour tenter d'apaiser les esprits, l'exécutif a laissé aux parents le choix de ramener ou non leurs enfants à l'école lors de cette rentrée très particulière, qui s'échelonnera tout au long de la semaine, dont jeudi à Paris, et concernera potentiellement 1,5 million d'élèves.

Pas de quoi rassurer les syndicats qui ont dénoncé une décision "prématurée" et rappelé que le conseil scientifique chargé d'éclairer le gouvernement s'était lui-même prononcé pour la fermeture des établissements jusqu'en septembre

Dernier grand festival de l'été à jeter l'éponge en raison de la pandémie, Rock en Seine, programmé fin août-début septembre en région parisienne, a été reporté en 2021. Ce rendez-vous qui était prévu sur trois jours avait réuni l'an passé près de 100.000 personnes.

Son annulation a été annoncée le jour même où le Festival international de Cannes aurait dû s'ouvrir sur la Croisette.

Avec le début du déconfinement, les autorités gardent aussi un oeil sur l'Allemagne ou la Corée du Sud qui ont dû rétablir des restrictions après de nouveaux cas de contamination faisant craindre une deuxième vague épidémique.

S/AFP/AFRICSOL

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