Réforme des retraites: après FO, la CGT dans la rue

Après les avocats, les médecins, les pilotes, les infirmières, la RATP ou encore Force ouvrière, c'est au tour de la CGT de défiler mardi dans toute la France contre la future réforme des retraites, avec un mouvement de grève qui provoque des perturbations sur le réseau ferroviaire.

Solidaires, la FSU et l'Unsa-Ferroviaire se sont joints à cet appel à manifester lancé mi-juillet en solo par la CGT au moment de la remise du rapport du haut-commissaire Jean-Paul Delevoye, devenu depuis membre du gouvernement.

Près de 150 mobilisations sont prévues un peu partout en France, sous un mot d'ordre large, commun aux dernières mobilisations: "Emploi, salaires, services publics, retraites: stoppons la régression sociale!".

A Paris, la manifestation aura lieu dans l'après-midi entre la place de la République et celle de la Nation, avec le renfort des organisations de jeunesse l'Unef et l'UNL. FO a réuni de son côté plusieurs milliers de personnes samedi.

Conséquence d'un appel à la grève de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, le trafic était perturbé mardi matin à la SNCF, qui avait prévu la circulation de presque tous les TGV mais de seulement deux trains Intercités sur cinq, trois TER sur cinq et un Transilien sur deux en moyenne.

Les Franciliens ont donc davantage pris leur voiture: le site Sytadin faisait état d'un trafic "exceptionnel" en Île-de-France peu après 9H, avec 460 km de bouchons.

"On fait une première mobilisation, il y en aura d'autres", a promis la semaine dernière Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. Comme on lui demandait si l'exécutif temporisait, M. Martinez s'est exclamé: "Ah ça, ils ont la trouille!".

Le gouvernement prévoit de faire voter le projet de loi qui définira le nouveau système universel d'ici juillet 2020, après une nouvelle concertation citoyenne. La réforme prévoit de fusionner en un système unique par points les 42 régimes existants, à l'horizon 2025.

Emmanuel Macron participera jeudi à Rodez à un débat sur ce thème, avec 500 lecteurs du groupe de presse La Dépêche.

Réélu secrétaire général de la CGT en mai, Philippe Martinez s'est récemment ému de ne pas être reçu par le chef de l'Etat, contrairement à d'autres organisations comme la CFDT et l'Unsa. Mais il a depuis "reçu un mail" et un rendez-vous est dans les tuyaux, a-t-il fait savoir.

- "Tenir compte des contraintes" de chaque profession -

Début septembre, il reconnaissait néanmoins qu'il lui serait "compliqué d'avoir une influence" sur cette réforme et avait prévenu qu'il n'aimait "pas perdre (son) temps", à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre Édouard Philippe.

Le problème reste selon lui le même: "L'objectif du gouvernement, c'est faire des économies et nous faire travailler plus longtemps". Et le débat qu'il a eu avec le haut-commissaire lors de la fête de l'Huma - ce dernier a écopé de quelques huées - ne l'a pas fait changer d'avis

Démineur en chef de la réforme, l'ancien médiateur de la République et ancien chiraquien Jean-Paul Develoye a promis qu'il y aurait des "simulateurs individuels entre 2020 et 2025" pour que chacun puisse évaluer les effets de la réforme.

Les syndicats de la RATP, qui ont réussi un mouvement de grève massif le 13 septembre, comme il n'y en avait pas eu depuis 2007, se préparent eux pour une nouvelle mobilisation à partir du 5 décembre.

Dans un entretien publié mardi par Le Parisien, le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, confirme qu'il rencontrera prochainement les cheminots, agents RATP et pilotes avec Jean-Paul Delevoye, en reconnaissant qu"il faudra tenir compte des contraintes de chaque profession quand il y a de la pénibilité et de la dangerosité".

"Nous écrirons ensemble cette réforme des retraites dans les transports", promet-il.

S/AFP/Africsol

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