Invité sur BFMTV ce dimanche, Florian Philippot a assuré être très "pessimiste" pour le Front national qui tenait ce week-end un congrès à Lille. Il estime même avoir "de la peine" pour certains militants de ce parti qui selon lui "renoue avec tous les clichés de l'extrême droite". 

Ce week-end, le Front national était réuni à Lille pour un congrès censé amorcer la "refondation du parti". Marine Le Pen, réélue présidente à l'unanimité, a notamment proposé au terme d'un long discours de clôture aux accents identitaires de rebaptiser le parti "Rassemblement national".

Mais pour Florian Philippot, ancien numéro deux du Front national qui a fondé en septembre 2017 son propre mouvement, Les Patriotes, Marine Le Pen est en train d'effectuer un "retour en arrière".

"J'avais rejoint Marine Le Pen en 2009 parce que c'était le seul mouvement souverainiste. J'étais gaulliste, je suis gaulliste. Et puis j'avais œuvré pour une modernisation, une dédiabolisation, une ouverture. Et là, on a vraiment l'impression que ce n'est plus du tout le même mouvement, on revient en arrière!", a-t-il souligné sur BFMTV ce dimanche. 

"Pessimiste" pour le Front national 

Même le nom proposé par Marine Le Pen "Rassemblement national", marque selon lui un retour aux fondamentaux du parti en faisant écho au nom du groupe parlementaire frontiste à l'Assemblée nationale entre 1986 et 1988, "Front national-Rassemblement national". Trente ans plus tôt, le Rassemblement national avait aussi été le nom d'un parti, alors présidé par l'avocat d'extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, note encore Florian Philippot. 

Assurant être "très pessimiste" pour le Front national, il a confié sur BFMTV avoir aujourd'hui "un peu de peine" pour certains militants et élus du parti. Selon lui, le discours de clôture de la présidente du parti, qui renoue avec "tous les clichés de l'extrême droite", n'est pas "du tout" celui "par lequel Marine Le Pen a été élue à la tête du Front en 2011". Il reproche notamment à la présidente du parti de ne pas avoir parlé de "justice sociale", "d'environnement" ou encore "d'écologie" dans un texte écrit d'après lui par son conseiller spécial et beau-frère Philippe Olivier, démontrant une "filiation avec le Grece et la Nouvelle droite", un courant de l'extrême droite remontant à la fin des années 1960.

Il a également fustigé l'invitation faite à Steve Bannon, incarnation de la droite américaine la plus dure, "dont même Trump s'est débarrassé pour extrémisme". 

MP/AFP/AFRIC'SOL

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