Le chef de l’Etat, que certains médias disaient à l’étranger pour raisons de santé, a posté des photos de sa rencontre avec le premier ministre à Libreville.

 
Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, dont on était sans nouvelles depuis près d’un mois et que certains médias disaient absent du pays, a reçu le premier ministre, Julien Nkoghe Bekalé, lundi 29 avril à Libreville, a-t-il annoncé sur Twitter. Une communication remarquée au Gabon, où la présidence n’avait pas donné de nouvelles depuis plus de trois semaines : plusieurs médias avaient alors affirmé que le chef de l’Etat était reparti à l’étranger pour des raisons de santé.

Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en octobre, Ali Bongo avait passé cinq mois de convalescence en dehors du Gabon. Il était rentré fin mars à Libreville pour un « retour définitif » qui devait notamment faire taire l’opposition, laquelle réclamait depuis son AVC que la vacance du pouvoir soit déclarée. Durant plusieurs jours, M. Bongo avait reçu personnalités politiques et membres de la majorité. Mais depuis le 4 avril, la présidence n’avait plus donné de nouvelles. Interrogée mi-avril par l’AFP sur un nouveau départ du chef de l’Etat en dehors du pays, la communication présidentielle était restée muette.

Vague de mécontentement

« Nous avons passé en revue les dossiers prioritaires », a ajouté dans son tweet, lundi, le président gabonais au sujet de son entretien avec le premier ministre. « Je lui ai rappelé la nécessité d’une action publique […] qui conjugue efficacité économique et justice sociale », a-t-il ajouté, en référence à la vague de mécontentement qui traverse le pays à la suite de l’annonce de plusieurs mesures d’austérité.

« Il a disparu plus de trois semaines et réapparaît comme s’il avait disparu la veille », a réagi auprès de l’AFP Jean-Gaspard Ntoutoume Ayi, signataire d’un « appel à agir » avec neuf autres personnalités : « La question que je pose, c’est : où était-il ? » Ce collectif d’opposants a saisi fin mars la justice « afin que soit ordonnée une expertise médicale sur Ali Bongo », pour déterminer s’il peut continuer d’exercer ses fonctions. Début avril, en conférence de presse, le premier ministre assurait : le président « va bien et sa santé n’est pas un tabou ».

Ali Bongo Ondimba est au pouvoir depuis 2009 dans ce pays pétrolier d’Afrique centrale, après avoir succédé à son père, qui dirigeait le Gabon depuis 1967.

S/AFP/Afric'sol

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