La Côte d’Ivoire, le Nigeria, la Tunisie, l’Angola et le Sénégal participent au Mondial en Chine, du 31 août au 15 septembre.

 

Pour la première fois de son histoire, la Coupe du monde de basket-ball se déroulera avec 32 équipes, soit huit de plus que lors des trois dernières éditions. Un nouveau format qui profite notamment à l’Afrique, dont le contingent passe de trois à cinq représentants. L’Angola, le Nigeria, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et le Sénégal ne sont pas des novices à ce niveau, puisque ces pays ont déjà participé à cette compétition créée en 1950 et dont ce sera en Chine la 18e édition, du samedi 31 août au dimanche 15 septembre.

Seules trois autres sélections, en plus des cinq présentes cette année, ont déjà eu l’occasion de fréquenter le gratin mondial : l’Algérie, la Centrafrique et l’Egypte, cette dernière ayant obtenu le meilleur classement africain en phase finale (cinquième en 1950). Depuis, aucune équipe n’a franchi le cap des seizièmes de finale.

Le basket, même s’il est encore loin d’être aussi populaire que le football, continue de se développer en Afrique, où il est le deuxième sport le plus pratiqué. Des pays comme l’Angola, le Nigeria, la Tunisie ou le Maroc ont amélioré leurs infrastructures, contribuant à professionnaliser cette discipline. Et à l’extérieur du continent, de nombreux joueurs s’illustrent dans les meilleures ligues mondiales, notamment en NBA, tel le Nigérian Al-Farouq Aminu.

  • La Côte d’Ivoire, une équipe sous tension

Pour sa quatrième Coupe du monde et neuf ans après sa dernière apparition, la sélection ivoirienne a hérité d’un groupe plutôt homogène comprenant la Chine, la Pologne et le Venezuela. Les Eléphants n’ont jamais disputé le second tour et cet objectif sera difficile à atteindre après leur décevant Afrobasket 2017, achevé à la quatorzième place. La Côte d’Ivoire, qui n’a rien gagné depuis 1985 et son second titre continental, ne dispose pas, sur le papier, d’un effectif capable de rivaliser avec ses trois adversaires. La plupart des joueurs, dont l’expérimenté Mohamed Koné (38 ans), évoluent certes en France, mais rarement en Jeep Elite (première division). Le sélectionneur italien, Paolo Davide Povia, a également dû composer avec les fortes tensions entre son effectif et le ministère des sports à propos de primes non réglées. Un conflit qui a pollué la préparation des Eléphants, obligés d’effectuer une partie de leur entraînement en Italie plutôt qu’aux Etats-Unis.

  • Le Nigeria face à des adversaires coriaces

Les Super Eagles sont une des valeurs sûres du basket continental, surtout depuis le début des années 2000. Champion d’Afrique en 2015, deuxième deux ans plus tard, le Nigeria, dont ce sera la troisième participation à une Coupe du monde, avait atteint les seizièmes de finale en 2006 au Japon. Désormais entraîné par Alexander Nwora, qui a succédé à l’Américain Will Voigt en 2017, il dispose d’un effectif composé uniquement d’expatriés, avec en particulier Al-Farouq Aminu, l’ailier du Magic d’Orlando, et le vétéran Ike Diogu, né lui aussi aux Etats-Unis, où il a écumé plusieurs clubs majeurs comme les Clippers de Los Angeles ou les Spurs de San Antonio. Mais les Nigérians ont hérité d’adversaires particulièrement coriaces au premier tour : l’Argentine et la Russie sont considérées comme les favoris du groupe A, la Corée du Sud est davantage à leur portée.

  • La Tunisie, tenante du titre en Afrique

La fédération tunisienne avait frappé fort, en 2016, en convainquant le Portugais Mario Palma, sélectionneur historique de l’Angola (avec qui il avait remporté quatre fois l’Afrobasket), de rejoindre les Aigles de Carthage. Quelques mois plus tard, la sélection nationale remportait un nouveau titre continental, en 2017 à Tunis, six ans après la conquête de son premier trophée. Les Tunisiens, qui avaient terminé à la 24e et dernière place lors de leur première participation à la Coupe du monde, en 2010, tenteront évidemment de faire mieux en Chine, où ils affronteront au premier tour l’Espagne, l’Iran et Porto Rico. La Tunisie est avec l’Angola l’une des deux sélections africaines présentes à s’appuyer majoritairement sur des joueurs évoluant au pays, dans les meilleures formations du championnat local (ES Radès, Club africain, Etoile du Sahel). La star de l’équipe, l’Américain naturalisé tunisien Michael Roll, joue quant à elle en Italie, à l’Olimpia Milan.

  • L’Angola, une sélection ambitieuse et respectée

Avec onze Afrobasket remportés entre 1989 et 2013, l’Angola est de loin la meilleure équipe d’Afrique. Sa participation récurrente à la Coupe du monde (sept fois) et aux Jeux olympiques (cinq fois) en fait une sélection respectée sur la scène internationale, même si ses résultats sont un peu moins flamboyants depuis le sacre d’Abidjan, en 2013. C’est au Japon, en 2006, que les Palancas Negras ont réalisé leur meilleure performance à l’échelon mondial, en atteignant les seizièmes de finale. Opposés à l’Italie, à la Serbie et aux Philippines, les Angolais, dont la majorité évoluent dans le championnat national (le plus relevé et le plus rémunérateur d’Afrique), peuvent nourrir quelques ambitions. Will Voight, leur sélectionneur, continue de miser sur quelques vétérans, dont le capitaine Eduardo Mingas (40 ans), Olimpio Cipriano, Carlos Morais et Reggie Moore, premier Américain à avoir obtenu la nationalité angolaise.

  • Le Sénégal dans le « groupe de la mort »

En 2014, lors de la Coupe du monde en Espagne, le Sénégal avait réussi un exploit en battant au premier tour la Croatie. L’aventure des Lions de la Teranga avait pris fin en seizièmes de finale face à l’Espagne de Pau Gasol. Cette année, la sélection nationale semble cependant nettement moins bien outillée qu’il y a cinq ans, alors qu’elle affrontera au premier tour l’Australie, le Canada et la Lituanie – un groupe considéré comme le plus relevé. Maleye Ndoye a pris sa retraite internationale, Gorgui Dieng, le pivot des Minnesota Timberwolves, a préféré rester avec son club, et Tacko Fall, le géant des Celtics de Boston (2,31 m), a encore repoussé la perspective de jouer pour son pays. Des défections qui risquent de considérablement compliquer la tâche du Sénégal, même si sa campagne de qualification s’est révélée convaincante, avec dix victoires en douze matchs.

S/LMA/Africsol

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