Qui pour tenter de redonner corps et souffle à un PS moribond ? Les quatre candidats à la tête du PS, Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel, s'affrontent mercredi soir sur LCI et RTL, huit jours avant le premier tour du scrutin, réservé aux militants.

Le débat, prévu en direct de 21H00 à 22H30, est une première pour un parti. Invités par LCI à se livrer à un exercice similaire avant l'élection en décembre de leur président Laurent Wauquiez, Les Républicains avaient décliné l'offre.

Objectif pour le PS: montrer aux Français qu'il a encore sa place sur l'échiquier politique, et inciter les militants à se déplacer les 15 et 29 mars.

Le coordinateur du parti, Rachid Temal, a estimé mercredi sur franceinfo qu'un peu "plus de 30.000 votants", sur les quelque 102.000 susceptibles de se mettre à jour de cotisation, "seraient une bonne chose". Lors du dernier Congrès, à Poitiers en 2015, 71.000 socialistes avaient voté au premier tour.

Des quatre hommes en lice --Najat Vallaud Belkacem, pressentie, a préféré prendre du champ--, l'ancien porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, 58 ans, est le plus connu. Une notoriété qui est un "atout", comme il l'a souligné mercredi.

"Pour faire de la politique, il faut être en capacité d'être entendu. Si personne ne vous connaît, vous ne risquez pas d'être entendu", a affirmé celui qui vante sa "clarté" et sa capacité à parler d'une "voix forte", à "percuter".

L'ancien compagnon de route de Hollande, qui assume le plus franchement dans son texte d'orientation le bilan de l'ancien président, est sans doute aussi celui qui incarne le moins le renouvellement. "Stéphane Le Foll peut ressentir cela comme injuste. Mais il apparaît comme trop collé à l'histoire du quinquennat alors qu'on veut attaquer une nouvelle étape", soulignait récemment l'ancien député vallsiste Philippe Doucet.

- Un parti +mourant+ ? -

Le président du groupe Nouvelle Gauche à l'Assemblée, Olivier Faure, 49 ans, fait figure de favori, après avoir obtenu le soutien de nombreux socialistes, de M. Doucet au sénateur Jérôme Durain, proche d'Arnaud Montebourg, en passant par Martine Aubry ou Valérie Rabault.

Un éclectisme que lui reproche à l'envi M. Le Foll. "On ne peut pas faire des synthèses avant le moindre débat", a-t-il encore grondé dans Le Monde mercredi.

Partisan d'un renouvellement du PS du "sol au plafond", M. Faure ne pense pas que tous les débats de fond qui agitent les socialistes puissent être tranchés à ce Congrès, mais propose un "chemin" pour construire le projet du PS avec les militants et sympathisants.

Quant à son manque de notoriété, il le relativise. "C'est normal. Mais celui ou celle qui va gagner cette élection interne sera invité du 20 heures le soir-même du Congrès. Donc il aura 8 millions de Français qui l'écouteront ce soir-là et qui lui permettront d'être un peu plus connu que la veille. C'est comme ça que le renouvellement peut se faire", a-t-il argué mardi devant la presse.

Représentant de l'aile gauche du parti, Emmanuel Maurel, 44 ans, espère arriver au second tour du scrutin, comme en 2015 la motion B du frondeur Christian Paul. Mais il risque de souffrir de l'éparpillement des voix de cette gauche et du départ de nombre de militants vers Générations, le mouvement de Benoît Hamon.

Ancien lieutenant de Manuel Valls, Luc Carvounas, 46 ans, apparaît comme le challenger. Partisan d'une gauche "arc-en-ciel", il bénéficie du soutien d'une partie des partisans de Benoît Hamon.

Les débats des socialistes intéresseront-ils les téléspectateurs ? Parmi eux devraient se trouver François Hollande, mais aussi le délégué général de LREM, Christophe Castaner. "Je regarderai le débat", a-t-il assuré, en disant sa "tristesse" devant la campagne de pré-Congrès. "Le Parti socialiste est mourant, et par leurs débats ils le tirent par le fond", a-t-il déploré.

S/AFP/AFRIC'SOL

Commentaires