L’acteur américain, à qui le Festival a rendu hommage mardi, a créé une fondation pour aider les populations victimes de conflits à travers le monde.

Il avance à petits pas prudents, son 1,88 mètre légèrement voûté, il tend sa main d’un geste timide et glisse sans rigoler : « Je vous connais, non ? J’ai déjà vu votre photo quelque part. » Forcément, ça surprend. On rit mais lui ne rit pas. Forest Whitaker, 60 ans, l’homme qui figure au générique d’une centaine de films, six fois en sélection officielle à Cannes, à qui une Palme d’honneur a été remise mardi 17 mai, a la bonté imprimée sur le front.

Sa voix est douce, le débit monocorde : « Je crois que j’essaie de comprendre comment mettre plus de joie dans ma vie. Il y en a, oui. Mais une part de moi a besoin d’être soignée. Vous remarquerez que le sujet des films que j’ai réalisés est toujours la guérison. Et je crois que le travail que j’effectue dans le monde avec ma fondation me permet de mieux comprendre les profondeurs des émotions humaines. Et cela m’aide à comprendre les miennes. La guérison des autres aide à se guérir. »

C’est qu’il y a dix ans, le Charlie Parker de Clint Eastwood (Bird, 1988), le Ghost Dog de Jim Jarmusch (1999), l’Idi Amin Dada de Kevin Macdonald (Le Dernier Roi d’Ecosse, 2006) a créé une ONG, la Whitaker Peace & Development Initiative, une fondation pour aider les populations victimes de conflits à travers le monde. Or, tout a commencé là, justement, lors du tournage en Ouganda du film sur le célèbre dictateur pour lequel il obtiendra l’Oscar du meilleur acteur

S/LM/Africsol

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