DÉCÈS DE SALIF DIALLO À PARIS Des confidences livrées sur Guillaume Soro

 

 

Le président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, Salif Diallo, a trouvé la mort la semaine dernière à Paris, à l’âge de 60 ans. Les causes de son décès restent pour l'heure inconnues, mais ce «  félin » de la politique burkinabé était en convalescence à Paris après des soins en Tunisie. Dans une interview qu'elle a accordée hier mardi 22 août 2017, à la radio anglaise, Bbc, Juliette Bonkoungou, ancienne ministre, exambassadrice, aujourd’hui députée au parlement burkinabé, livre une confidence sur Guillaume Soro, le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Il s'agit, notamment, de la tentative de rapprochement avec Salif Diallo, que Guillaume Soro avait initiée, après des années de brouilles entre eux, consécutivement à la chute de Balise Compaoré, ex-homme fort du Burkina Faso. « (…) J'étais de passage en Côte d'Ivoire, et j'ai rencontré le président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire, Son Excellence M. Guillaume Soro. Au début d'une de nos conversations, il m'a dit  : « grande sœur, pensez- vous que si j'invite le président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso, Salif Diallo, à l'ouverture de ma session parlementaire, il viendrait ? ». Je lui ai dit : « Salif Diallo, je ne sais pas. Mais il enverrait sûrement une délé- gation ». Effectivement de retour, je lui ai fait la commission. Le parlement ivoirien a envoyé l'invitation. Et il a envoyé une délégation forte représenter l'Assemblée nationale du Burkina Faso. Donc, je me félicite d'avoir été d'une certaine façon, à l'origine de leur réconciliation puisqu'ils se sont revus à Bruxelles pendant des heures », a-t-elle confié. Le contentieux entre les deux hommes a-t-il pour autant été vidé ? Difficile d'avancer une réponse, même si une amorce avait été enclenchée. De fait, Salif Diallo, numéro 2 du régime Marc Kaboré et Guillaume Soro ont eu un tête-à-tête en marge de l'Assemblée parlementaire francophone, qui s'est tenue au Luxembourg, le mardi 11 juillet 2017. C'est à cette occasion que les deux hommes se sont vus, et auraient dissipé leurs malentendus. Au point que Salif Diallo et Guillaume Soro ont promis de se retrouver dans un délai proche. Salif Diallo, en sa qualité de Président de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, aurait même apporté le soutien de son pays à la candidature de Guillaume Soro au poste de vicePrésident de l’Assemblée des parlements francophones (Apf). La mort est venue jeter à l'eau leur projet… Signalons que Salif Diallo est le pré- sident du parti du président Roch Marc Christian Kaboré, le Mouvement du peuple pour le progrès (Mpp, parti au pouvoir). Il avait été élu président de l’Assemblée nationale, le 30 décembre, au lendemain de l’investiture de l'actuel locataire du palais de Kosyam. « Oui, c'est exact, c'est un homme dont on peut dire qu'il ne faisait pas de cadeau au plan politique. Lorsqu'il était convaincu, il se battait, il ne reculait pas devant les coups, et on peut dire que des carrières, il en a fait comme il en a défait. Mais ce qu'on ne peut pas lui reprocher, c'est de ne pas avoir l’intérêt du Burkina Faso chevillé au corps à titre illustratif », a soutenu Juliette Bonkoungou.

source SOIRINFO/Africsolprod