Lors de l’université d’été du parti présidentiel, le président du MoDem et le premier ministre ont affiché une entente de circonstance pour appeler à l’ouverture dans le choix des candidats aux municipales.

 

L’« ancien monde » sait parfois se serrer les coudes face aux assauts du « nouveau ». Dimanche 8 septembre au matin, Edouard Philippe et François Bayrou, qui entretiennent pourtant des rapports compliqués depuis le début du quinquennat, ont partagé un petit déjeuner dans le centre-ville de Bordeaux, en marge du « campus des territoires » qu’organisait tout le week-end La République en marche (LRM) dans la cité girondine. Une manière pour le premier ministre et le président du MoDem d’afficher une entente de circonstance, alors que le parti présidentiel maltraite parfois leurs protégés dans la répartition des investitures de la majorité en vue des élections municipales.

Une fois n’est pas coutume, les deux hommes ont fait assaut d’amabilités l’un envers l’autre, dimanche midi, à la tribune du campus. Et tous deux ont adressé le même avertissement au jeune mouvement macroniste, lors de la première université d’été de son histoire, en lui demandant de faire preuve d’« humilité » et surtout d’ouverture dans le choix des candidats pour le scrutin de mars 2020. Sans privilégier à tout prix des purs « marcheurs ».

« Si on choisissait de transformer l’élection municipale en élection d’appareil contre appareil, alors on serait sûr de perdre », a mis en garde M. Bayrou. Aux yeux de ce proche d’Emmanuel Macron, cette échéance « ne peut pas se résumer à un combat d’étiquettes ». Elle se jouera avant tout sur des considérations locales. « Un maire, ce n’est pas un enjeu partisan » ni « une fonction politicienne », a-t-il soutenu. « C’est une personnalité », qui entretient « un lien direct, personnel, humain » avec « ses concitoyens ». « L’enracinement municipal d’une formation politique est toujours progressif et c’est un considérable défi », a abondé peu après Edouard Philippe à la tribune, en prenant pour exemple le parti gaulliste, qui « a mis quinze ans à s’implanter ». « L’étiquette comptant si peu, c’est la personnalité et la proximité qui doivent être choisies », a-t-il poursuivi.

« On ne gagne pas sans se rassembler »

Allusion à certains choix de LRM, qui ont pu irriter l’un et l’autre. M. Bayrou regrette par exemple que le parti présidentiel ait investi Thomas Cazenave à Bordeaux, alors que le MoDem soutient le maire Les Républicains (LR) sortant, Nicolas Florian. M. Philippe, de son côté, ne digère pas que dans certaines villes – comme Vannes –, un maire sortant de droite, qui soutient la politique de l’exécutif.

S/LMA/AFRICSOL

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