La diffusion de la vidéo de l'interpellation de Théo, gravement blessé à l'anus il y a un an à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), innocente les policiers mis en cause, selon deux syndicats de police, Théo estimant au contraire qu'elle "montre au monde" entier leur culpabilité.
L'extrait de vidéosurveillance, diffusé lundi par Europe 1, "rétablit la vérité", s'est félicité mercredi le syndicat Alternative Police CFDT.
"Elle démontre que le dénommé Théo a menti sur les faits et qu'il a manifesté une attitude particulièrement violente à l'encontre des policiers lors de son interpellation", ajoute le syndicat, pour qui les conditions d'intervention, "très difficiles", prouvent "l'absence totale de volonté" des policiers de le blesser.
Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire. Alors qu'ils sont sous contrôle judiciaire, trois d'entre eux ont été réintégrés cet été par leur hiérarchie, sans être affectés à des missions sur la voie publique.
Pour le syndicat Unsa-police, la diffusion de la vidéosurveillance "lève le voile sur une fumisterie qui restera dans les mémoires".
"Aujourd'hui la vérité est que Théo a agressé violemment les policiers qui, vu la violence extrême dont il a fait preuve à leur encontre, ont utilisé les moyens mis à disposition par le ministère de l'Intérieur pour le maîtriser, aboutissant à ce coup de matraque", a ajouté le syndicat, qui "remercie Europe 1 dans sa recherche de vérité".
Sur la page Facebook "Justice pour Théo", le jeune homme et son entourage ont accusé la radio de s'être livrée à une "odieuse manipulation": "la vidéo présentée par Europe 1 dure 2 minutes 34 alors que la scène a duré plus de 10 minutes, 2 minutes 34 pour maîtriser Théo et 8 minutes de torture qui ne sont pas diffusées".
Loin d'avoir été violent, Théo "se débat, résiste mais ne met aucun coup", fait valoir le comité de soutien, qui souligne que le jeune homme était soucieux d'être visible des caméras, "connaissant le passif de cette équipe de la BST".
Quant au coup de matraque asséné par le policier sur le postérieur du jeune homme, Théo et ses proches dénoncent "la violence du coup porté" et remercient à leur tour Europe 1 "d'avoir montré au monde que le policier est bien l'auteur du coup de matraque".
S/AFP/AFRICSOL
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