Le président sortant, Ahmad Ahmad, reste sur la touche, laissant en lice l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sénégalais Augustin Senghor, le Sud-africain Patrice Motsepe et le Mauritanien Ahmed Yahya.

 
Le 8 janvier, la Commission de gouvernance de la Confédération africaine de football (CAF) avait validé les candidatures de l’Ivoirien Jacques Anouma et du Sénégalais Augustin Senghor, recalé celle du malgache Ahmad Ahmad, alors que les dossiers du Sud-africain Patrice Motsepe et du Mauritanien Ahmed Yahya étaient mis en attente, le temps d’effectuer des vérifications. Les deux hommes devaient d’ailleurs être auditionnés au Caire jeudi 28 janvier.
Ils n’auront finalement pas eu à passer ce grand oral, puisque la Fédération internationale de football (FIFA) a mis fin prématurément au suspense, mardi. L’instance qui dirige le football mondial avait annoncé la couleur, en disant clairement son intention de se mêler du processus électoral. Elle avait prévenu le comité exécutif de la CAF qu’elle étudierait, via sa commission électorale, les dossiers de chaque candidat. Et celle-ci a validé sans surprise les candidatures de Jacques Anouma et Augustin Senghor, mais aussi celles Patrice Motsepe et d’Ahmed Yahya, tout en rejetant une nouvelle fois le dossier d’Ahmad Ahmad. Les quatre sélectionnés ont été informés individuellement, mardi, par un courrier de la FIFA.

Mais, en Afrique, le comportement de celle-ci est perçu comme de l’ingérence. « C’est une forme de désaveu pour la CAF. Je ne pense pas que la FIFA aurait fait la même chose dans le cadre de l’élection du président de la fédération européenne, l’UEFA, par exemple. Comme la CAF est affaiblie avec la suspension d’Ahmad, la FIFA donne l’impression de contrôler les choses », résume, sous couvert d’anonymat, le dirigeant d’une fédération africaine.

Opération de grand ménage

Le grand perdant de l’affaire est évidemment le Malgache Ahmad Ahmad, suspendu cinq ans au mois de novembre 2020 par la FIFA, notamment pour « abus de pouvoir » et « détournement de fonds ». L’ancien président de la CAF peut encore miser sur un verdict favorable du Tribunal arbitral du sport (TAS), devant lequel il a déposé un recours afin de contester cette suspension. Mais la décision de la juridiction suisse tarde à venir, ce qui ne laisse rien augurer de bon pour le président déchu, actuellement à Madagascar.

« Si le TAS ne se prononce pas rapidement, c’est-à-dire dans les premiers jours de février, il sera quasiment impossible pour lui d’envisager faire campagne, même si le jugement lui est favorable. L’élection est fixée au 12 mars. Le TAS semblait d’abord pressé d’agir, mais aujourd’hui, cela ne semble plus le cas », estime un proche du dossier. Dans l’entourage du Malgache, l’hypothèse de voir l’ancien dirigeant briguer un second mandat semble s’éloigner.

La FIFA a également rejeté les candidatures de deux personnalités influentes du football africain, qui briguaient un poste au conseil de la FIFA. Il s’agit de Constant Omari, président par intérim de la CAF, mais également de la Fédération congolaise de football (FECOFA), et de Kheireddine Zetchi, à la tête de la fédération algérienne. Le premier fait l’objet d’une enquête de la commission d’éthique de la FIFA, tandis que le second a été rattrapé par une sanction infligée par la CAF en 2018 et une autre datant de 2016 émanant des instances du football algérien, alors qu’il était dirigeant du club de Paradou AC. L’opération de grand ménage de la FIFA continue.

S/Alexis Billebault/LMA/Africsol

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