Une porte très légèrement ouverte: le Comité international paralympique (IPC) a autorisé lundi, sous stricte condition et sous bannière paralymique neutre, la présence de sportifs russes à Pyeongchang (9-18 mars), s'alignant sur une décision prise par le CIO en décembre pour les JO-2018.
Dans un premier mouvement, l'IPC a maintenu sa suspension du Comité paralympique russe (RPC), décidée à l'été 2016 juste avant les Jeux paralympiques de Rio, en raison du scandale de dopage institutionnalisé dans le sport russe entre 2011 et 2015 et notamment aux jeux Olympiques et Paralympiques en 2014 à Sotchi, révélé dans le rapport McLaren.
L'IPC a toujours conditionné la levée de la suspension du RPC à la levée de la suspension de l'Agence russe antidopage (Rusada) par l'Agence mondiale antidopage (AMA). L'instance basée à Montréal a refusé de faire ce pas lors d'un congrès à Séoul en novembre, alors qu'elle avait suspendu la Rusada en novembre 2015 après la révélation du scandale.
"Toutefois, en reconnaissance des progrès réalisés par le RPC pour améliorer ses activités de lutte contre le dopage, l'IPC autorise les athlètes paralympiques russes éligibles qui ont rempli de strictes conditions, à participer dans cinq disciplines" aux Jeux de Pyeongchang, a expliqué l'instance dans un communiqué publié à Bonn (Allemagne).
- Cinq disciplines -
Les cinq disciplines en questions sont le ski alpin, le biathlon, le ski de fond, le snowboard et le curling en fauteuil roulant. Seul le hockey sur glace paralympique n'aura pas de représentants neutres de Russie, puisque l'équipe a raté la qualification.
Il s'agit là d'une évolution de l'IPC, qui avait décidé d'une exclusion pure et simple de la Russie pour les Paralympiques-2016 à Rio, contrairement au Comité international olympique qui n'avait pas suspendu le Comité russe olympique (ROC) et avait demandé aux fédérations internationales de faire le tri entre les sportifs propres et les douteux.
"A l'été 2016, le système antidopage russe avait été totalement compromis, corrompu et ouvert à des abus. Ceci avait rendu impossible le fait de déterminer quels athlètes paralympiques étaient propres, et lesquels ne l'étaient pas", a justifié le Brésilien Andrew Parsons, élu à la tête de l'IPC en septembre, en remplacement du Britannique Philip Craven.
Pour Parsons, la participation en 2016 de la Russie remettait en cause "l'intégrité et la crédibilité des compétitions à Rio".
- "Désormais régulièrement testés" -
"Les athlètes paralympiques russes sont désormais régulièrement testés et sont parmi ceux les plus scrutés au monde. Sous la supervision de l'AMA, nous avons maintenant une plus grande confiance dans le fait que le système russe de lutte contre le dopage n'est plus compromis ou corrompu", a ajouté Parsons.
Le choix de l'IPC n'a pas ravi tout le monde. La fédération allemande des sportifs handicapés a ainsi regretté la décision d'une instance qui a "cédé à cédé à la pression. La décision n'est de notre point de vue pas compréhensible. Il est dommage que l'IPC prenne ses distances avec sa politique conséquente contre le dopage suivie jusqu'ici", selon son président Friedhelm Julius Beucher.
Les sportifs paralympiques russes retenus pour Pyeongchang seront reconnus sous l'appellation "Athlètes neutres paralympiques", une différenciation dans les termes choisis par rapport au CIO qui a arrêté l'appellation "Athlètes olympiques de Russie" pour les JO-2018 de Pyeongchang (9-25 février).
L'instance dirigeante de l'olympisme a suspendu le 5 décembre le ROC, une première sanction contre tout un pays dans l'histoire du CIO pour des raisons de dopage, mais autorisé sous strictes conditions la présence de sportifs russes propres à Pyeongchang.
Au total, la délégation russe sous bannière olympique comptera 169 sportifs en Corée du Sud, contre 214 à Sotchi.
S/AFP/AFRICSOL
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