Week-end chargé en France avec la réouverture des commerces et la mobilisation massive contre la loi de "sécurité globale". Tour d'horizon.

Tout le monde dehors. La France passait la première étape de son allègement progressif des restrictions face au Covid-19 en ouvrant de nouveau les portes de ses commerces. Les rues étaient également bondées en raison de la forte mobilisation contre la très décriée loi de "sécurité globale" portée par le gouvernement. Ce dernier a d'ailleurs été rappelé à l'ordre ce dimanche par le Conseil d'État sur la jauge de 30 personnes pour les cérémonies religieuses. Dans le monde, Boko Haram a tué plus d'une centaine de civils au Nigeria.  

  • Mobilisation contre la loi de "sécurité globale"

De nombreux rassemblements ont eu lieu en France samedi contre le projet de loi de "sécurité globale" et son article 24 menaçant la liberté de filmer des policiers. Quelque 133 000 manifestants ont été recensés au total par le ministère de l'Intérieur. Des violences ont eu lieu, comme à Paris. 

Une soixantaine de policiers et gendarmes ont été blessés sur tout le territoire et 81 personnes ont été interpellées. Un photographe syrien indépendant, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation a été blessé au visage. Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a dénoncé samedi soir sur Twitter des violences policières "inacceptables" contre ce collaborateur de Polka Magazine et de l'AFP. 

  • Les commerces rouvrent (et une nouvelle attestation est disponible)

C'était l'autre enjeu du week-end. La réouverture des commerces fermés lors du confinement imposé par Emmanuel Macron le 29 octobre. Ainsi que la sortie d'une toute nouvelle attestation. Car depuis ce samedi, il est désormais possible de se promener jusqu'à vingt kilomètres autour de son domicile, pendant trois heures maximum. 

Pour les commerces, et afin d'étaler les flux avant Noël, le gouvernement a annoncé qu'il faciliterait les dérogations pour l'ouverture des commerces le dimanche. Ceux-ci peuvent aussi rester ouverts jusqu'à 21 heures pour augmenter les chances de rattraper le chiffre d'affaires perdu lors du mois de fermeture en novembre. 

  • Le Conseil d'État recadre le gouvernement sur les cérémonies religieuses

La plus haute juridiction administrative française a ordonné ce dimanche au gouvernement de revoir dans les trois jours son décret limitant à 30 personnes le nombre de fidèles autorisés à assister aux cérémonies religieuses. Des associations catholiques avaient saisi vendredi le Conseil d'État, estimant que la jauge de 30 personnes était "non nécessaire, disproportionnée et discriminatoire". 

  • L'Ethiopie proclame sa victoire au Tigré

Le gouvernement éthiopien a affirmé samedi "contrôler" le Tigré, cette région dissidente d'Ethiopie, dont sa capitale Mekele. Mais dans la soirée, des roquettes ont été tirées depuis le Tigré sur la capitale de l'Erythrée voisine, Asmara, selon des sources diplomatiques. Il était donc impossible, dimanche matin, de vérifier de manière indépendante si la ville était totalement sous le contrôle de l'armée fédérale, dont un porte-parole, Mohamed Tessema, a affirmé à l'AFP que les opérations s'y déroulaient "très bien". 

Forte de 500 000 habitants avant le début du conflit, Mekele est également le bastion des dirigeants tigréens, issus du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), contre lesquels le gouvernement éthiopien mène depuis le 4 novembre une opération militaire visant à les remplacer par des "institutions légitimes". La chute de la capitale régionale était un objectif majeur de la "dernière phase" de l'intervention militaire, qui inclut aussi l'arrestation des leaders tigréens, désormais "chassés" par l'armée et injoignables dimanche. 

Les analystes s'interrogent désormais sur la réaction des quelque six millions de Tigréens ainsi que sur la capacité du TPLF, fer de lance durant plus de 15 ans de la guérilla contre le régime militaro-marxiste du Derg (1974-1991), à continuer une résistance armée contre le gouvernement fédéral. 

  • Au moins 110 civils tués au Nigeria

Le Nigeria est de nouveau la cible de Boko Haram. Au moins 110 civils ont été tués samedi par des membres présumés de l'organisation djihadiste dans un village du nord-est du pays, selon un bilan des Nations unies, ce qui en fait une des attaques les plus meurtrières dans cette région. 

L'attaque s'est déroulée le jour des élections locales dans cet Etat, les premières organisées depuis le début de l'insurrection de Boko Haram en 2009. Depuis cette date, on dénombre plus de 36 000 tués et plus de deux millions de personnes ont dû fuir leur foyer.

S/L'EXPRESS/AFRICSOL

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