Vingt-cinq mille pèlerins ont participé mardi au traditionnel pèlerinage de l'Assomption à Lourdes, encadré par un dispositif de sécurité encore important même s'il a été réduit par rapport à 2016, année de plusieurs attentats.

Malgré la pluie fine, des milliers de fidèles se sont rassemblés sur l'immense prairie qui jouxte la basilique et la grotte pour la traditionnelle messe internationale en plusieurs langues, du chinois à l'anglais, de l'espagnol à l'arabe.

"Nous sommes venus là pour demander à Sainte Marie d'apporter la paix en Irak et dans le monde entier", témoigne Najat, venue d'Irak.

Affluant depuis tôt le matin au Sanctuaire Notre Dame de Lourdes, les pèlerins devaient slalomer entre les barrages installés aux entrées de l'immense sanctuaire afin de stopper toute éventuelle voiture bélier.

Avant de rejoindre la Grotte de Massabielle où la Vierge est apparue en 1858 à Bernadette Soubirous, selon l'enseignement catholique, les fidèles devaient se presser dans de longues files d'attente devant les portes d'entrée au lieu saint, dont le nombre a été réduit de douze habituellement à seulement trois, et se soumettre à la fouille de leurs sacs. La police de l'air et des frontières survolait plus le lieu cultuel

Trois cents policiers et gendarmes, ainsi qu'une trentaine de militaires de la mission Sentinelle, ont été mobilisés, selon la préfecture des Hautes-Pyrénées, soit deux cents de moins que l'an dernier. A l'époque, un dispositif exceptionnel avait été mis en place après l'assassinat le 26 juillet 2016 du père Jacques Hamel, en pleine messe dans son église, près de Rouen, peu après l'attentat du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice (86 morts et plus de 400 blessés).

Mais l'omniprésence des forces de sécurité ne semblait pas perturber les pèlerins: "J'ai entendu parler de plein de catastrophes, des attentats... Donc on vient pour confier à Marie le monde entier", explique Claire Emmanuelle, de la région parisienne, tandis que passe un militaire en armes.

Une trentaine d'agents de sécurité ont en effet été déployés au sein même du sanctuaire de 52 hectares, ce qui est très rare. La circulation a de plus été interdite une bonne partie de la journée aux abords du site.

- "Pas particulièrement ciblée" -

Le sanctuaire marial est l'un des premiers lieux de pèlerinage catholique au monde. Il accueille chaque année 4 millions de visiteurs environ. Lors de l'Assomption, qui a lieu du 11 au 15 août, 25.000 pèlerins environ y convergent chaque jour, dont la moitié d'étrangers, selon le Sanctuaire.

"On reste à un niveau de menace élevée et diffuse sur tout le territoire national. Même si Lourdes n'est pas particulièrement ciblée, nous la prenons en compte", a déclaré la préfète Béatrice Lagarde lors d'une conférence de presse présentant vendredi le dispositif de sécurité.

Les dignitaires religieux reconnaissent ce besoin de mettre en place un dispositif de sécurité renforcé mais soulignent également la nécessité de ne pas perturber le recueillement.

"Nous serons 25.000 aujourd'hui avec un encadrement évidemment de la part de la direction du pèlerinage, des forces de sécurité de l'Etat et de la Ville. Donc c'est un travail de collaboration et qui permet aux pèlerins venus chercher un climat de sérénité, de prière, de trouver ce qu'ils sont venus chercher", a déclaré à l'AFP Fabien Lejeusne, directeur du Pèlerinage national de Lourdes.

Dans son homélie, Mgr Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, a appelé à "accepter de faire silence pour laisser Dieu parler". "Si on laisse Dieu conduire nos vies, Il nous emporte bien plus loin que ce qu'on aurait pu imaginer", a-t-il dit devant la foule bigarrée des fauteuils roulants, évêques coiffés de leur mitre, et fidèles venus du monde entier.

Depuis sa création en 1873, le plus grand pèlerinage catholique français célèbre la montée au ciel de Marie, la mère du Christ, selon le dogme catholique.

source AFP/Africsolprod

Commentaires