Le pape François a appelé mardi à la paix dans les zones de conflit comme la Syrie ou le Yémen, et à la "fraternité" entre les peuples, au moment où des millions de chrétiens dans le monde célébraient Noël.

Dans son traditionnel message de Noël, le pape François a appelé à "la fraternité" entre les peuples, et à œuvrer en faveur de la paix, en exhortant à se préoccuper du sort des réfugiés syriens et des populations victimes de la guerre et de la famine au Yémen.

La veille, un attentat contre un complexe gouvernemental avait une nouvelle fois endeuillé la capitale de l'Afghanistan, tuant au moins 43 personnes.

"Que la communauté internationale œuvre résolument pour une solution politique qui mette de côté les divisions et les intérêts partisans, de sorte que le peuple syrien, surtout ceux qui ont dû quitter leur terre pour chercher refuge ailleurs, puissent retourner vivre en paix dans leur pays", a déclaré le pape devant 50.000 fidèles réunis place Saint-Pierre, avant la bénédiction "Urbi et orbi" ("à la ville et au monde").

"Je pense au Yémen, avec l'espoir que la trêve obtenue grâce à la médiation de la communauté internationale puisse finalement soulager les nombreux enfants et les populations épuisées par la guerre et la famine", a affirmé le pape François, qui a aussi lancé un appel à "la liberté religieuse", évoquant les chrétiens minoritaires célébrant Noël "dans des contextes difficiles, pour ne pas dire hostiles".

Le pape n'a pas manqué d'évoquer le conflit israélo-palestinien, renouvelant un appel au "dialogue" : que la fête de Noël "permette aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre le dialogue et d'entamer un chemin de paix qui mette fin à un conflit" de 70 ans.

François s'est aussi exprimé sur la situation en Ukraine. "C'est seulement grâce à la paix, respectueuse des droits de chaque nation, que le pays peut se remettre des souffrances subies et rétablir des conditions de vie dignes pour ses citoyens. Je suis proche des communautés chrétiennes de cette région, et je prie pour qu’elles puissent tisser des liens de fraternité et d'amitié".

- Gare au "tribalisme" -

Des pèlerins du monde entier s'étaient par ailleurs rassemblés lundi à Bethléem, le lieu de naissance de Jésus selon la tradition chrétienne, où ont afflué cette année un nombre de visiteurs en hausse, après plusieurs années de baisse de fréquentation dues aux retombées du conflit israélo-palestinien.

Une foule compacte a assisté à la messe de minuit célébrée dans l'église Sainte-Catherine, attenante à la Basilique de la Nativité, construite sur le lieu où selon la tradition chrétienne Jésus est né.

Dans son homélie, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa, administrateur apostolique du patriarche latin de Jérusalem, a rendu hommage à la ville palestinienne, précisant que la naissance du Christ à Bethléem était "un choix divin".

Le président palestinien Mahmoud Abbas, son Premier ministre et un représentant du roi de Jordanie ont assisté à la messe.

De son côté, la reine Elizabeth II, dans son message de Noël prononcé sur un ton grave, a appelé les Britanniques, très divisés sur le Brexit, à faire preuve de "respect" les uns envers les autres.

Elle a également mis en garde contre le "tribalisme" : "Même le pouvoir de la foi, qui souvent inspire une grande générosité et le sacrifice de soi, peut être victime du tribalisme", a-t-elle mis en garde.

La veille, la roi d'Espagne Felipe VI avait lui défendu la "coexistence" des Espagnols dans son message de Noël, sans toutefois se référer explicitement à la Catalogne, où la situation est toujours tendue plus d'un an après la vaine tentative de sécession.

- "Une honte" -

"La coexistence - qui est toujours fragile, ne l'oublions pas - est le plus grand patrimoine que nous ayons, nous les Espagnols. L'œuvre la plus précieuse de notre démocratie et le plus grand héritage que nous puissions confier aux jeunes générations", a-t-il déclaré.

En Indonésie, quelques dizaines de fidèles se sont rassemblés dans une église pentecôtiste située près de l'une des zones les plus affectées par le tsunami consécutif à une éruption volcanique, pour prier pour les victimes de la catastrophe, qui a fait plus de 400 morts.

"Ce Noël est différent, nous le célébrons en pleine catastrophe", a confié à l'AFP Eliza, une fidèle de l'église pentecôtiste Rahmat, située à Carita, une petite ville de la région de Pandeglang, dans l'ouest de l'île de Java.

Pour le président américain Donald Trump, les fêtes ont été gâchées par la fermeture partielle du gouvernement après le refus de l'opposition démocrate de financer un mur anti-immigration à la frontière du Mexique.

"Ce qu'il se passe dans notre pays est une honte. Mais sinon, je souhaite à tout le monde un très joyeux Noël", a-t-il dit à la presse après s'être entretenu avec les troupes américaines par téléconférence.

Mardi, nouveau drame de l'immigration clandestine: un garçon guatémaltèque âgé de 8 ans, détenu par les autorités américaines, est décédé dans un hôpital du Nouveau-Mexique, le deuxième enfant migrant aux mains des autorités à mourir en décembre.

La veille, dans un tout autre registre, le président avait fait sensation en demandant au téléphone à une fillette de 7 ans si elle croyait encore au père Noël. Il a fait cette sortie alors qu'il participait, avec son épouse Melania et des bénévoles, à la traditionnelle chasse au père Noël de l'armée américaine, en répondant aux appels téléphoniques d'enfants.

S/AFP/AFRICSOL

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