Ils reprochent notamment à la préfecture d'avoir imposé un rassemblement sur la place d'Italie, et ce "en dépit des réserves du maire du XIIIe arrondissement, compte tenu des importants chantiers en cours et du mobilier urbain entreposé". 

Les organisateurs de la manifestation qui a dégénéré en violences samedi à Paris, lors du premier anniversaire des gilets jaunes, ont fustigé mardi la gestion de la préfecture de police, lui reprochant notamment sa décision "attentatoire" aux libertés d'interdire le rassemblement. Dans un communiqué, le trio d'organisateurs, dont Priscillia Ludosky, l'une des inspiratrices de la contestation sociale, estiment que les autorités ont "prémédité l'annulation de la manifestation légalement autorisée" au départ de la place d'Italie.

Cette interdiction a, selon eux, suscité "incompréhension et stupéfaction de la part des milliers de manifestants venus de toute la France". Elle a débouché, disent-ils, sur une "garde à vue à ciel ouvert pendant plus de trois heures" pendant laquelle les moyens employés par les forces de l'ordre ont "entraîné des blessures physiques, dont certaines très graves".

Didier Lallement mis en cause

La place d'Italie a été le théâtre de flambées de violences sporadiques : voitures retournées ou incendiées, jets de pavés et feux de poubelles ont provoqué un déluge de lacrymogènes. Lors de ces événements, un manifestant de 41 ans a perdu un oeil après avoir reçu un projectile probablement tiré par les forces de l'ordre, ce qui a provoqué l'ouverture d'une enquête de l'IGPN.

Les organisateurs déplorent que "les autorités entendent se dédouaner de toute la responsabilité qui leur incombe au titre de la protection des personnes et de la liberté de manifester."

Ils reprochent plus généralement à la préfecture "d'avoir imposé, après un refus d'un premier parcours, le rassemblement sur la place d'Italie, et ce en dépit des réserves du maire du XIIIe arrondissement, compte tenu des importants chantiers en cours et du mobilier urbain entreposé". La gestion du préfet de police Didier Lallement a également suscité de vives tensions à l'Assemblée nationale mardi entre les députés de la France Insoumise (LFI) et le gouvernement.

Face à eux, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, a défendu une doctrine de maintien de l'ordre "définie au niveau du gouvernement" et a assuré qu'il n'y avait pas eu de volonté "d'empêcher le libre exercice du droit de manifester".

S/AL avec AFP/AFRICSOL

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