L’homme le plus riche d’Afrique envisage de racheter en 2021 le club anglais, critiqué par les supporteurs pour ses résultats sportifs.
Ce dernier, propriétaire de la franchise de football américain les Rams de Los Angeles, et qui possède des participations dans des clubs de football, de basket et de hockey sur glace, avait fait l’acquisition de la formation londonienne en août 2018 pour un montant de 600 millions d’euros. Mais les résultats sportifs d’Arsenal, sixième de Premier League en 2018-2019 et actuellement dixième après vingt-trois journées, provoquent le mécontentement des influents supporteurs. Les fans londoniens sont lassés de voir leur club favori être dominé sur la scène anglaise par ses rivaux de Chelsea, Liverpool, Tottenham, Manchester City ou Manchester United.
« Au moins un milliard d’euros »
Or Arsenal est un club coté en Bourse, et ses supporteurs sont également des actionnaires. « Depuis plusieurs années, ils se plaignent des performances sportives, et également du manque d’investissements consentis pour recruter des joueurs. La situation du moment peut plaider en faveur de Dangote », estime Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business. Stan Kroenke pourrait être tenté de se débarrasser de la formation, non sans réaliser une plus-value.
Classé onzième club le plus riche du monde par le cabinet Deloitte, Arsenal reste une valeur sûre. Et l’homme d’affaires multimilliardaire nigérian a les moyens de se l’offrir. « Sa valorisation est d’au moins un milliard d’euros, et il le sait. Reste à savoir si l’actuel propriétaire envisage de vendre », résume Vincent Chaudel. Pour l’instant, Stan Kroenke n’a pas réagi à la proposition d’Aliko Dangote, mais on peut imaginer que des contacts informels entre les deux parties ont déjà eu lieu.
Au Royaume-Uni, de nombreux clubs, tels Chelsea, Wolverhampton, Manchester City, Liverpool ou Leicester appartiennent – à l’instar d’Arsenal – à de groupes étrangers, venus de Russie, des Etats-Unis, de Chine ou des Emirats arabes unis. La question de la nationalité des propriétaires n’y pose donc pas de problème particulier. « Si Dangote leur promet un beau projet, les supporteurs seront attentifs. A partir du moment où il y a des ambitions, la façon dont il a bâti sa fortune ne les intéresse guère », poursuit Vincent Chaudel.
Une réelle passion pour le club
L’homme d’affaires partage avec Paul Kagame, le président du Rwanda, une réelle passion pour Arsenal (l’Etat rwandais est d’ailleurs sponsor du club). Mais il n’envisage pas de se l’offrir sans visées économiques. La Premier League anglaise, réputée pour sa puissance financière qui la place au sommet de la hiérarchie mondiale, est la plus diffusée à l’international. Les retombées pour les clubs sont conséquentes.
Au Nigeria, les fans de football sont beaucoup plus assidus aux matchs du championnat d’Angleterre qu’à ceux de leur propre pays, comme dans beaucoup d’autres Etats membres du Commonwealth. « Arsenal, c’est un club anglais, mais aussi un club londonien. Et Londres, pour les VIP nigérians, est une place forte », rappelle enfin Vincent Chaudel. Aliko Dangote pourrait ainsi convaincre de riches compatriotes de s’embarquer avec lui dans cette aventure.
Actuellement, aucun club européen n’est dirigé par un Africain. La dernière expérience a été tentée par le milliardaire égyptien Mohammed Al-Fayed, qui avait racheté en 1997 Fulham, une autre formation londonienne nettement moins huppée que les Gunners, avant de la céder en 2013 à l’homme d’affaires américano-pakistanais Shahid Khan.
S/LMA/AFRICSOL
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