La maison de mode italienne Dolce&Gabbana a été condamnée à verser 70.000 euros de dommages et intérêts à la légende du football Diego Maradona pour avoir utilisé son nom à des fins commerciales en 2016, a indiqué mercredi à l'AFP un de ses avocats.
Le jugement, rendu mardi en fin de journée, prévoit également que Dolce&Gabbana rembourse à l'Argentin plus de 13.000 euros de frais d'avocats et lui paie des intérêts.
Le litige concerne un défilé à Naples en 2016, lors duquel une mannequin portait un maillot bleu de l'équipe napolitaine avec le nom Maradona et au-dessus le numéro 10.
Ceci avait été organisé "sans le consentement de Maradona et sans qu'il n'ait été contacté", a expliqué son avocat, le professeur Ulisse Corea, à l'AFP.
"La défense de D&G est qu'il s'agissait d'un hommage à Naples. Il y avait certes cette composante, mais c'était un défilé avec une composante commerciale", a-t-il ajouté. "Or, le seul à pouvoir utiliser le nom, l'image d'une personne aussi célèbre, pour en tirer un profit, est cette personne elle-même".
Pour la juge Paola Gandolfi, le nom de Maradona renvoie à "l'excellence footballistique", à un "mythe", et "il ne peut être consenti à des entrepreneurs tiers d'en faire usage sans le consensus de l'ayant-droit", pour s'en approprier l'aura, a-t-elle expliqué dans son jugement.
"C'est une jurisprudence nouvelle et significative qui réaffirme l'importance de protéger le droit au nom et à l'image pour les sportifs ou acteurs", a souligné le professeur Corea.
Sur Instagram, Maradona s'est félicité de cette décision. "Les hommages sont fantastiques, mais je crois qu'ils auraient dû demander l'autorisation nécessaire pour utiliser mon nom lors de leur défilé. Un point en faveur de la justice", a-t-il écrit.
Maradona avait annoncé en septembre 2017 avoir "donné mandat à ses avocats de citer en justice les stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana et obtenir de justes dommages et intérêts" pour avoir utilisé son nom "sans aucune autorisation".
"Tout en conservant estime et considération pour leur travail, je suis contraint de protéger mes intérêts violés par une politique de marketing spéculatif", avait-il ajouté.
La juge a précisé que le montant des dommages et intérêts fixés tenait compte du fait que la marque n'avait pas mis en production et commercialisé des vêtements avec le logo Maradona, et qu'ils étaient donc limités à 70.000 euros, alors que le joueur avait demandé un million.
S/AFP/AFRICSOL
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