La circulation différenciée est mise en place mardi à Paris et à Lyon notamment, alors que la canicule est de retour en France jusqu'à vendredi et que 59 départements sont en vigilance orange pour cette nouvelle vague de chaleur.
Cette circulation alternée est mise en oeuvre pour lutter contre les pics de pollution liés au nouvel épisode caniculaire.
Par ailleurs des mesures pour les plus vulnérables sont prises à Paris ou Toulouse, des aides débloquées pour le monde agricole et les voies ferroviaires sont surveillées de près: l'Hexagone se met en ordre de bataille.
Les 59 départements en vigilance orange sont globalement situés sur une grande moitié sud du pays, à l'exception de la côte méditerranéenne, ainsi qu'au Centre, jusqu'à l'Ile-de-France et à la Bourgogne-Franche-Comté.
Les vagues de chaleur sont déjà plus fréquentes en France, appelées à se multiplier et à s'intensifier sous l'effet du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines.
Au total, 73 départements sont déjà concernés par des restrictions d'eau. "L'épisode de canicule (...) va accentuer l'assèchement des sols superficiels dans les jours à venir", avertit Météo-France, alors que de nombreuses régions connaissent déjà un "déficit de pluviométrie marqué" depuis un an.
L'organisme de prévisions précise que l'on connaît "une sécheresse remarquable depuis le début de l'été météo au nord du pays", et que "plusieur villes connaissent ainsi leur début d'été le plus sec depuis le début des mesures", comme Tours, Melun, Romorantin, Orléans, Rouen et Nantes, entre autres.
Pour aider les agriculteurs face à cette sécheresse, le gouvernement va demander le versement anticipé d'une partie des aides européennes, soit une avance de trésorerie d'un milliard d'euros.
En Loire-Atlantique, la préfecture a relevé lundi le seuil d'alerte du département, touché par la sécheresse qui conduit le bassin de la Loire à un niveau "extrêmement bas".
- Canicule brève mais intense -
Mardi les minimales seront le plus souvent comprises entre 20 et 25 degrés, tandis que les maximales s'étageront entre 37 et 41 degrés. Quelques pointes à 42 voire 43 degrés pourront être observées par endroit", avertit Météo-France.
Les prévisionnistes s'attendent à voir le record de chaleur battu sur Paris jeudi avec 41°C.
"On a une canicule brève, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, parce que plus c'est long plus les organismes se fatiguent et plus ça devient pénible, notamment pour les plus vulnérables", a commenté le prévisionniste de Météo-France François Jobard. Mais elle va être "remarquablement intense".
L'épisode météorologique va doper la consommation d'électricité en France cette semaine, mais la production sera suffisante, a affirmé lundi RTE, le gestionnaire du réseau à haute tension.
"Une pointe potentielle de consommation" est attendue jeudi à 13H00 avec 59.000 mégawatts, soit 8% de plus qu'avec des températures normales de saison.
En périodes de canicule, la consommation d'électricité augmente notamment avec le recours accru aux climatiseurs et ventilateurs.
Pour chaque degré au-dessus des températures normales de saison, RTE observe une hausse de consommation de 500 mégawatts, l'équivalent de la consommation d'une ville comme Bordeaux.
De son côté, EDF a annoncé lundi que les deux réacteurs nucléaires de la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne) seraient arrêtés en raison de la canicule. Leur redémarrage est prévu au mieux le mardi 30 juillet.
"La date de fin de cet arrêt pour contraintes environnementales correspond à la fin des prévisions de température disponibles. Cet arrêt est susceptible de se prolonger", a précisé EDF.
Cette canicule intervient alors que la jeune militante suédoise Greta Thunberg doit intervenir mardi à l'Assemblée nationale. L'adolescente à l'origine d'une mobilisation mondiale des jeunes sur la question climatique trouvera là un argument bien concret pour tenter de convaincre les députés, en tout cas ceux qui ne boycottent pas sa venue, que la planète est en danger.
S/AFP/Africsol
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