En match d’ouverture, les Lions Indomptables ont dominé (2-1) le Burkina Faso après avoir été menés au score.
La 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations a commencé dimanche 9 janvier. A l’heure prévue et dans le superbe stade d’Olembe de Yaoundé dont la construction, à force de s’éterniser pendant une dizaine d’années, avait donné des sueurs froides à tout un pays passionné de football.
Après quatre-vingt-dix minutes d’un match agréable, le Cameroun a réussi son entrée dans cette compétition que le public attend depuis un demi-siècle. Et le stade, qui devrait prochainement porter le nom du président Paul Biya, a été inauguré par une victoire contre le Burkina Faso (2-1). Mais il faut croire que les Camerounais aiment jouer à se faire peur.
« Le meilleur du football camerounais »
Dès la fin de matinée, les habitants de Yaoundé ont rempli les rues de la capitale, en arborant fièrement un maillot, un fanion, un drapeau… Peu après 15 heures, Paul Biya, 88 ans dont 39 passés au pouvoir, s’est offert un tour d’honneur de l’enceinte en limousine blindée, en compagnie de son épouse Chantal. Des dizaines de militaires de la garde présidentielle étaient postés à toutes les entrées de l’enceinte, où chaque spectateur a été minutieusement fouillé puis obligé de présenter un test Covid de moins de 72 heures ainsi qu’une preuve de vaccination.
Patrice Motsepe, patron de la Confédération africaine de football (CAF), s’est exprimé du haut de la tribune présidentielle. Le Cameroun lui doit beaucoup. C’est grâce à lui que l’évènement a été maintenu malgré la pression des clubs européens qui ne souhaitaient pas « libérer » leurs joueurs africains par crainte de la propagation du variant Omicron. « Nous allons montrer le meilleur du football camerounais, le meilleur du football africain », a déclaré le président sud-africain de la CAF.
Après un début de match assez timoré, les Camerounais, incapables de dégager un ballon dans leur surface de réparation, se sont fait surprendre. Profitant d’un centre venu de la droite et d’une sortie très approximative du gardien André Onana, Gustavo Sangaré a ouvert le score (24e) d’une reprise de volée du pied gauche, plongeant le stade de Yaoundé dans une ambiance de plomb.
Nombreuses occasions
Mais les Lions indomptables ont des ressources. A la 38e minute, un joueur est fauché dans la surface de réparation. Avec l’aide de l’assistance vidéo (VAR), l’arbitre désigne le point de penalty. Vincent Aboubakar le transforme (42e) puis le capitaine des Lions indomptables double la mise (45e + 3) en trompant une nouvelle fois le gardien sur un autre penalty, accordé cette fois sans l’appui de la VAR.
En seconde période, les Camerounais ont dominé et se sont créé de nombreuses occasions sans parvenir à marquer. « La victoire était importante pour nous, a déclaré Tony Conceiçao, entraîneur portugais des Camerounais. Oui, j’ai eu un peu peur mais, sincèrement, j’avais confiance en mes joueurs. Nous savions que jouer à domicile au premier match était un peu stressant. Une charge psychologique pèse sur les joueurs mais ils ont réagi et ça nous a permis de rentrer dans le match. Notre équipe a montré sa capacité de réaction. »
Pour les supporters, c’est le soulagement. « Au départ j’étais effrayée mais nos joueurs ont bien rattrapé le coup, se félicitait Cathy, une Camerounaise à la sortie du stade. On a fait beaucoup de sacrifices pour organiser cet évènement. On repart avec une victoire et c’est le principal. Maintenant, on peut savourer une coupe de champagne. »
Avant de rejoindre le centre-ville, Joan, 22, ans avait du mal à cacher son émotion et à trouver un superlatif pour qualifier ce premier succès : « Inédit, incroyable, spectaculaire… Cette soirée fut largement au-dessus de mes espoirs… Je vais revenir au stade Olembe pour chaque match du Cameroun. » Le prochain est prévu jeudi 13 février face à l’Ethiopie.
S/LMA/Africsol
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