La situation est compliquée par la résistance à deux antibiotiques et le manque de médicaments et de vêtements de protection.
 

L’épidémie de choléra au Zimbabwe s’est propagée de la capitale, Harare, à plusieurs régions du pays et a fait 24 morts depuis la semaine dernière, selon un nouveau bilan officiel publié jeudi 13 septembre qui fait état d’une pénurie de médicaments. Le précédent bilan faisait état de 21 décès. « Un total de 24 décès a été enregistré depuis le début de l’épidémie », dont 23 à Harare et un dans le district de Masvingo (sud), selon un rapport conjoint du ministère zimbabwéen de la santé et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La situation est compliquée par la résistance à deux antibiotiques, ainsi qu’au manque de médicaments et de vêtements de protection, selon la même source, qui dénonce des égouts bouchés et un approvisionnement en eau « erratique »« Des médicaments pertinents devraient être achetés d’urgence une fois que les raisons de la résistance [aux médicaments] ont été établies », souligne le rapport.

Etat d’urgence sanitaire

Parti du quartier de Glen View dans la capitale, le choléra s’est rapidement propagé à d’autres secteurs de Harare, contraignant les autorités à décréterun état d’urgence sanitaire. Les rassemblements publics à Harare ont été interdits, une décision qui intervient alors que le principal parti d’opposition, le Mouvement pour un changement démocratique (MDC), doit réunir samedi ses partisans pour symboliquement investir son chef, Nelson Chamisa, président « légitime » du pays.

Le chef de l’Etat sortant Emmerson Mnangagwa a été déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 juillet, mais M. Chamisa, son principal rival, a dénoncé des fraudes massives. Le choléra est « une excuse » pour interdirele rassemblement de samedi, a estimé jeudi le MDC.

Les épidémies de choléra sont fréquentes au Zimbabwe, où les systèmes de distribution et d’assainissement des eaux sont souvent déficients. En 2008, au moins 4 000 personnes étaient mortes du choléra au Zimbabwe. L’épidémie avait éclaté en pleine crise économique, qui avait forcé de nombreux hôpitaux publics à fermer faute de médicaments et de membres du personnel, partis à l’étranger.

Le président Mnangagwa, qui a succédé en novembre 2017 à Robert Mugabe, resté au pouvoir pendant près de quatre décennies, a promis de relancer l’économie moribonde et d’améliorer les services publics.

Au Niger, 55 personnes sont mortes du choléra

Le Niger est également touché par une épidémie de choléra. Dans une région de Maradi, proche du Nigeria, 55 personnes sont mortes et près de 3 000 malades ont été recensés, a annoncé, mercredi 12 septembre, l’Organisation des Nations unies.

Un précédent bilan onusien avait fait état le 13 août de « 22 décès sur 1 351 cas » à Maradi. L’épidémie « s’est étendue » à trois régions, dont Dosso (sud-ouest), Tahoua (ouest) et de Zinder (centre-sud), a déploré le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Selon l’agence, « 98 % des cas » sont toutefois enregistrés dans la seule région de Maradi.

Le ministre nigérien de la santé, Iliassou Maïnassara, qui s’était rendu sur place en août, a alors affirmé que « la situation » était « sous contrôle ».

S/LEMONDEAFRIQUE/AFRICSOL

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