Elles avaient pris place à bord de deux embarcations de fortune. Au moins 39 personnes sont mortes noyées au large de Sfax, à l’est de la Tunisie, mardi 9 mars, selon le ministère de la défense tunisien. Parmi elles se trouveraient au moins quatre enfants, a rapporté la garde nationale maritime tunisienne. Cent soixante-cinq personnes ont pu être secourues.
Partis dans la nuit, ces candidats à l’exil avaient été repérés par les gardes-côtes en direction de l’île italienne de Lampedusa. Pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne, ils tentaient de rallier illégalement l’Europe quand leurs bateaux ont fait naufrage. « Les recherches sont toujours en cours pour trouver d’autres survivants et d’autres corps », a fait savoir le porte-parole de la garde nationale, Houssem Eddine Jebabli.
L’année écoulée a été marquée par une augmentation de telles embarcations en mer Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les personnes qui tentent de gagner l’Europe. Plus de 1 200 personnes ont trouvé la mort en mer Méditerranée en 2020, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
Des embarcations continuent à prendre la mer chaque jour, en dépit de conditions météorologiques difficiles. Entre le 1er janvier et le 21 février, 3 800 migrants sont arrivés clandestinement en Italie par la mer, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), dont près de 1 000 via la Tunisie et 2 500 via la Libye voisine.
Hausse des départs depuis la Tunisie
Comme souvent l’hiver, lorsque la traversée est plus périlleuse et un peu moins coûteuse, la proportion de migrants étrangers est relativement élevée. En janvier et en février, plus de la moitié des personnes interpellées venaient d’Afrique subsaharienne, selon l’ONG. Les Tunisiens constituent, néanmoins, la première nationalité à arriver clandestinement en Italie avec 12 000 d’entre eux ayant débarqué en 2020, selon le HCR.
Mais la proportion d’étrangers partant de Tunisie a augmenté ces deux dernières années, d’après le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. L’ONG en veut pour preuve que 30 % des 13 000 personnes arrêtées en 2020 pour immigration irrégulière étaient originaires d’Afrique subsaharienne, contre 8 à 11 % entre 2011 et 2016.
« Il semble que cette augmentation soit liée à la dégradation de la situation sociale, notamment avec la pandémie [de Covid-19] », estime M. Ben Amor.
S/LMA/Africsol
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