Dans une allocution prononcée depuis le fameux Bureau ovale de la Maison Blanche, Donald Trump a présenté son mur comme une réponse à "la crise humanitaire" ouverte par l'immigration. Il a aussi accusé les migrants illégaux d'avoir "tué des milliers d'Américains au fil des années". 

Donald Trump a tenté mardi de rallier les Américains à son projet de mur à la frontière avec le Mexique, mettant en avant ce qu'il a appelé une "crise humanitaire" mais ne faisant aucune concession ou proposition nouvelle. Lors d'une allocution solennelle de neuf minutes depuis le Bureau ovale, le président des Etats-Unis a mis en garde contre les immigrants illégaux qui font couler "le sang américain" mais a cependant renoncé à lancer une procédure d'urgence exceptionnelle qui aurait mis le feu aux poudres à Washington.
    
Au dix-huitième jour d'un "shutdown" qui paralyse partiellement les administrations fédérales, il a repris les arguments qu'il assène depuis des semaines par tweets interposés, provoquant de vives réactions des démocrates qui l'accusent de jouer sur la peur de manière irresponsable et de prolonger l'impasse budgétaire. "Ce soir je vous parle car nous assistons à une crise humanitaire et sécuritaire grandissante à la frontière sud", a-t-il lancé depuis la pièce la plus célèbre de la Maison Blanche.

5,7 milliards de dollars    

Il a une nouvelle fois réclamé 5,7 milliards de dollars pour "une barrière en acier plutôt qu'un mur en béton". Promesse emblématique de sa campagne, le mur est à ce jour resté lettre morte, les démocrates refusant de débloquant des fonds pour ce qu'ils qualifient de solution "médiévale". Ces derniers, opposés au financement de ce mur qu'ils jugent "immoral", coûteux et inefficace, ont immédiatement dénoncé l'absence de main tendue du président, l'exhortant une nouvelle fois à "rouvrir le gouvernement".
    
Après 24 heures d'intenses spéculations à Washington, Donald Trump n'a finalement pas annoncé le recours au "National Emergencies Act" qui lui aurait permis de contourner le Congrès et de s'appuyer sur l'armée pour construire l'édifice. Mais il a mis en avant la nécessité, impérieuse selon lui, de mener à bien son projet, éloignant l'espoir d'une sortie rapide du shutdown. "Quelle quantité de sang américain devra encore couler avant que le Congrès ne fasse son travail ?", a-t-il lancé, essayant de prendre ses concitoyens à partie.
    
"Au fil des ans, des milliers d'Américains ont été brutalement tués par ceux qui sont entrés illégalement dans notre pays et des milliers d'autres vies seront perdues si nous n'agissons pas tout de suite", a-t-il ajouté, prenant des accents dramatiques.

S/AFP/AFRICSOL

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